Situé à une quinzaine de kilomètre de Pâ sur l’axe Pâ-Dano, Founzan abrite la Coopérative de prestations de services agricoles Coobsa (COPSA-C). Celle-ci a fait du warrantage sa spécialité. Forte de plus de 3500 membres, dont 40% de femme,  la coopérative couvre quatre communes des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest. Le mercredi 10 octobre, pendant la visite de la Coopération financière allemande (KFW), la directrice de la Coopérative Félicité Kambou, a expliqué le fonctionnement du warrantage au sein de la structure qu’elle dirige.

Après les récoltes, les agriculteurs membres de la coopérative stockent, dans l’un des 46 magasins de la COPSA-C, leurs productions : arachides, mil, sorgho, maïs, soja, niébé entre autres, et reçoivent des crédits. Le producteur est sensibilisé sur le fait qu’il doit rentabiliser le crédit afin de pouvoir le rembourser.  Le stock déposé peut être soit récupéré, soit revendu à meilleur prix. Pour la vente, c’est également la COPSA-C qui s’en charge. « Nous faisons appel aux acheteurs de l’intérieur du pays tout comme de l’extérieur. », a affirmé Mme Kambou. Selon elle, les acheteurs s’intéressent aux produits de la coopérative du fait de la qualité de la conservation.

Pour faire face à ses charges, la Coopérative a installé des unités de transformation de produits agricoles tels le soja, le riz le mil et le maïs.  En effet la coopérative produit de la farine de maïs jaune appelée Yellow. Selon la directrice, un plaidoyer est en train d’être mené pour l’utilisation de cette farine dans les cantines scolaires. COPSA-C dispose également de boutiques de vente d’intrants. En plus elle perçoit une modique somme sur les sacs stockés.

Selon Félicité Kambou, l’objectif de la coopérative est entre autres de faciliter l’accès des producteurs au crédit et la commercialisation. Ainsi, la coopérative Coobsa (l’agriculture est meilleure en langue Dagara) a signé des accords avec les institutions des microfinances. « On arrivait à rembourser à 100% » a affirmé la directrice. A la longue, la Coopérative  a pu acquérir  la confiance de trois banques de la place qui lui ont proposé des offres. « Nous avons pu obtenir une ligne de crédit au près d’une d’entre elles.  Cette ligne de crédit a débuté avec trois millions de francs CFA, et depuis quatre ans, elle est passée à 80 millions de francs CFA. », a indiqué madame la directrice de la coopérative.

La vision de Coobsa est de couvrir entièrement les deux régions. Cette expérience de warrantage, fait cas d’école à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays.           « Nous offrons des formations à des associations sœurs que des projets nous envoient. Et même que nous recevons des coopératives étrangères. Demain nous recevrons un groupe qui vient de la Guinée pour s’inspirer de notre exemple. », a confié Félicité Kambou. Par ailleurs elle a indiqué que la COPSA-C réserve un traitement particulier pour la gente féminine. Elle a par exemple des magasins réservés aux femmes. « Les magasins spécialement destinés aux femmes ont un avantage en ce sens qu’ils éloignent nos réserves de nos yeux et ceux de nos maris. Si vous stockez vos produits dans le même magasin que votre mari, c’est comme si c’est à lui que vous avez confié votre stock. », a expliqué une productrice.

La coopération financière allemande a positivement apprécié cette expérience. « C’est une grande inspiration, j’espère qu’elle va pouvoir profiter des programmes que la KFW mettra en place dans l’avenir » a dit Lisa Steinacher de la KFW.