Ce sont quatre-vingt-dix experts venus de 11 pays de l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à prendre part à l’atelier sur la pérennisation du système de surveillance des mouches des fruits, le 26 novembre dernier. Cette action entre dans le cadre du projet régional de lutte et de contrôle des mouches des fruits en Afrique de l’Ouest. Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le Commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, Sékou SANGARE a montré l’enjeu que les mouches des fruits représentent pour le secteur agricole de l’Afrique de l’Ouest. Elles détruisent 50 à 80% des productions fruitières horticoles. A entendre le Commissaire Sékou SANGARE, les résultats probants engendrés, depuis quatre ans dans la filière horticole, sont dus aux actions mises en œuvre dans le cadre du projet de lutte et de contrôle des mouches des fruits en Afrique de l’Ouest.

En effet, on note une baisse des interceptions des mangues qui sont passées de 111 interceptions en 2014 à 48 interceptions en exportation en 2018, nous apprend le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydraulique, Pierre Emmanuel OUEDRAOGO. Il a également précisé qu’un des plus importants résultats de l’exécution du projet Mouches des fruits est la mise en place d’un système de surveillance régional des infestations des mouches des fruits dans l’ensemble des bassins de production de mangues des pays bénéficiaires. On note également l’émission d’alertes via la messagerie SMS à l’endroit des acteurs.

Le projet qui prendra fin en août 2019 se fixe comme défi de réfléchir à un mécanisme pour pérenniser le système de surveillance et d’alerte avec la mise en place de financement soutenable par la filière et poursuivre l’appui à la recherche et à la vulgarisation agricole, à la création et à l’extension des plantations, à la transformation des mangues, et à la recherche de nouveaux marchés porteurs aussi bien dans la région qu’à l’exportation.

Du déroulement des travaux, une unanimité s’est dégagée sur l’intérêt et l’utilité  du système pour la lutte contre les mouches de la mangue. Les experts ont souligné que le dispositif constitue un précieux instrument pour réduire les pertes de récolte, augmenter la production et corrélativement, les revenus des différents acteurs de la filière mangue. A l’issue de l’analyse du système de surveillance, les experts souhaitent son renforcement et sa pérennisation. Ainsi, ils recommandent à la CEDEAO et aux Etats de se doter très rapidement d’un plan de pérennisation de l’ensemble du système, de mutualiser toutes les initiatives au niveau régional et national, de mettre l’accent sur la structuration de la filière, en renforçant le niveau d’organisation des différentes catégories d’acteurs : producteurs, distributeurs d’intrants et de matériels, de transformateurs et d’exportateurs. A la coordination régionale du projet, ils recommandent de réactualiser son  plan de renforcement des capacités pour chaque  pays en fonction de son état  d’avancement (nature des actions, périodes de mise œuvre et attentes vis-à-vis du pays).