La question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle se pose toujours avec acuité dans notre pays et surtout en milieu rural, a révélé le gouverneur de la région du Centre, Sibiri De Issa OUEDRAOGO au cours de la cérémonie d’ouverture de la 10e Assemblée Générale du Conseil National de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (AG-CNSA), le 06 décembre 2018, à Ouagadougou.  

Les chiffres sont d’ailleurs parlants. Près de 80% de la population réside en milieu rural et vit essentiellement de l’agriculture. Mais 45% de ces ménages agricoles n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires. Aussi, 19% des ménages au Burkina sont touchés par l’insécurité alimentaire dont 1% de façon sévère. Ainsi, le Premier ministre Paul Kaba THIEBA justifie cet état de fait par la position sahélienne du pays caractérisé par une pluviométrie instable. Face à cette situation, le gouvernement burkinabè a adopté en avril dernier, la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN) en vue de venir à bout de la faim et de la malnutrition. Celle-ci répertorie les forces et les faiblesses du Burkina en matière de sécurité alimentaire, identifie les acteurs et définit les grands axes des actions à mener. « A travers la PNSA, la vision est d’assurer, à tout moment, à l’ensemble de la population un accès équitable à une alimentation équilibrée, suffisante et saine ; de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la consolidation de la paix sociale et à la réalisation du développement durable au Burkina Faso », a précisé le Chef du Gouvernement.

A travers le thème : « Mise en œuvre de la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle : quelle synergie entre acteurs et quelle stratégie de mobilisation des ressources ? », les membres du Conseil national de la sécurité alimentaire et nutritionnelle se sont penchés sur les mécanismes de mise en œuvre de la politique. Pour le Gouverneur de la région du Centre, en choisissant ce thème, la présente session ordinaire offre l’opportunité de rappeler l’engagement des plus hautes autorités de booter la faim hors de notre pays par un processus multi-acteurs. Elle se présente aussi comme une occasion de discuter particulièrement des meilleures options pour relever les défis liés à la mobilisation des ressources et à la coordination des actions entrant dans le cadre de l’opérationnalisation de cette politique.

Pour le Secrétaire Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SE-CNSA), Dr Lamourdia Thiombiano, le présent thème constitue le socle d’une nouvelle vision qui capitalise sur le passé pour une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. « Nous devons discuter de sa mise en œuvre et identifier le mécanisme de financements durables dans un contexte difficile où les ressources financières sont rares du fait de la démultiplication des priorités », a-t-il indiqué.

Au cours des travaux, les membres du CNSA ont examiné le thème de cette session et ont traduit les différents résultats engrangés au cours des travaux en actes concrets. Ainsi trois décisions ont été prises. Il s’agit d’abord du Cadre Général de Coopération Etat / Partenaires en matière de sécurité alimentaire. A cet effet, les participants ont convenu qu’il soit alloué des ressources financières pour l’alimentation du Fond d’Appui à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FASA) et que la contribution pour la mise en œuvre de la PNSAN soit renforcée. La deuxième décision engage la réflexion pour la mise en place d’un mécanisme pérenne de financement de la PNSAN. Pour terminer l’Assemblée a décidé de l’élaboration d’une stratégie de coordination des interventions en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle pour renforcer la synergie entre les acteurs.

Dans le discours de clôture, le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques, Jacob OUEDRAOGO, a affirmé que ces décisions feront l’objet de la plus grande attention au niveau du Gouvernement en vue de leur exécution diligente et adéquate. En outre, il a invité les différents partenaires à jouer pleinement leur partition dans le cadre de l’exécution de ces décisions afin qu’à termes, des ressources suffisantes soient mobilisées et une forte synergie soit nouée, pour des interventions plus efficaces, plus efficientes et intégrées.