Face à la représentation nationale, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie DABIRE, a décliné les actions prioritaires de son Gouvernement, dont celles relatives  à  la transformation structurelle de l’agriculture burkinabè. En matière de production agricole, il a relevé la réalisation du programme d’aménagement de 25 000 ha de périmètres irrigués, la mise à la disposition des producteurs d’intrants agricoles de qualité, l’accélération de la mécanisation agricole. La poursuite des efforts de sécurisation foncière en milieu rural et la promotion de l’agro-industrie pour la transformation sur place de nos produits agricoles constituent des axes d’intervention du gouvernement dans le secteur rural.

 A l’ouverture des débats,  des députés ont formulé des préoccupations sur l’opérationnalisation de la Banque Agricole du Faso, la suite réservée au Programme national de gestion de terroirs (PNGT) arrivé à terme et l’amélioration de la productivité agricole par la mise à disposition d’intrants agricoles au producteurs dans un contexte d’amenuisement des ressources publiques. A ces interrogations, Christophe Joseph Marie DABIRE a apporté des éléments de réponse. Relativement à la Banque agricole du Faso, le Premier ministre a confirmé que celle-ci prévoit ouvrir ses guichets le 25 février prochain. Il a rappelé aux députés que la Banque Agricole du Faso a été créée le 16 avril 2018 et le personnel clé recruté. Le Premier ministre a, par ailleurs, indiqué que l’établissement financier envisage une déconcentration de ses services afin d’être proche des acteurs du secteur rural, d’où l’ouverture de ses agences de Bobo-Dioulasso et de Dédougou,  dès la campagne agricole 2019-2020.

Concernant la suite réservée au Programme national de gestion de terroirs (PNGT) qui s’est achevé le 31 décembre 2018, le Premier ministre Christophe Joseph Marie DABIRE a assuré que les collectivités territoriales continueront de bénéficier d’investissements structurants jusqu’en 2021 afin qu’elles pérennisent les acquis du Programme, grâce à l’appui de la Banque Mondiale. Cet accompagnement sera offert en attendant la formulation d’un nouveau programme d’envergure.

A la question de savoir comment appuyer la production agricole dans le but de mettre fin aux situations alimentaires difficiles dans un contexte de réduction des ressources, le Premier ministre a expliqué que la souveraineté alimentaire passe par l'optimisation des ressources allouées au département de l’agriculture, en mettant l'accent sur les investissements prioritaires. Il a aussi insisté sur la nécessité de développer la mécanisation agricole ainsi que la production irriguée à travers de grands aménagements.  Selon Christophe Joseph Marie DABIRE, il faut également un accompagnement de l’agriculture familiale à travers la petite irrigation villageoise afin de permettre plusieurs cycles de production. Il est convaincu que ces actions permettront l’amélioration de la productivité agricole et l’atteinte de  l’autosuffisance alimentaire et  nutritionnelle.

 A propos de la mise en place de l’usine de  production d’engrais à base de phosphate, le Premier ministre Christophe Joseph Marie DABIRE a expliqué qu’elle est  prévue pour 2020. « Les échanges sur la construction de l’usine sont en cours avec l’Office Chérifien des Phosphates Division Afrique (OCP-AFRICA)», a-t-il dit.

Pour améliorer l’accès au marché des produits agricoles, notamment ceux maraichers, le Gouvernement, a confié le Premier Ministre, consent des efforts pour développer des infrastructures post-récoltes.  Dans ce sens, deux comptoirs d’achat et de vente de produits agricoles  ont été construits en 2018. La construction d’une usine de transformation de tomates a été lancée.

Les difficultés rencontrées par la filière coton ont été évoquées par les parlementaires. Le Premier ministre Christophe Joseph Marie DABIRE a rassuré de la volonté du Gouvernement de voir le  pays reconquérir son  rang de premier producteur ouest-africain de coton. Pour ce faire, il est prévu un atelier regroupant les acteurs du domaine dans les prochains jours en vue de poser le diagnostic et proposer des solutions idoines pour lever les entraves à l’essor de  la filière.

La récurrence des conflits fonciers en milieu rural a été aussi une préoccupation des députés. Le Premier ministre Christophe Joseph Marie DABIRE a indiqué que les textes en la matière préconisent la conciliation comme solution efficace pour les régler. Il a soutenu que l’application effective de la loi 034 du 16 juin 2009 portant régime foncier rural favorise la  prévention  des conflits liés  à la terre en milieu rural.