Dans le Centre-Sud, plus précisément dans la province du Bazèga, la mission d’appui conjointe Gouvernement/Banque Mondiale a séjourné dans les communes de Kombissiri, de Saponé, de Gaongo et de Toécé pour s’entretenir avec les bénéficiaires des réalisations du Projet d’Amélioration de la productivité agricole et de la Sécurité alimentaire (PAPSA), les 19 et 20 février 2019. Dans les villages de Koulpélga et de Kougpaka dans la commune de Kombissiri, la mission a pu s’imprégner des réalités sur les Sites Anti-Erosifs (SAE). Les bénéficiaires ont pu relever comme acquis la disponibilité des superficies aménagées et de petits matériels de chantier et surtout la maîtrise de la technologie. Pour ce qui est des changements induits par la technologie, les acteurs de mise en œuvre et les bénéficiaires ont relevé l’amélioration des rendements, la rétention de la matière organique, l’appropriation de la technologie par toute la population et la régénération naturelle du couvert végétal. Selon les responsables du projet, il ressort qu’au niveau des aires de protection faunique sur l’ensemble des zones, les revenus générés par les communautés ont atteint 486 millions de francs CFA pour une valeur de référence de 290 millions de francs CFA en 2014.
Le PAPSA, c’est aussi le développement et la promotion des micro-crédits à travers la construction de magasins de warrantage. A Goghin dans la commune de Kombissiri et à Diépo dans le Saponé, la mission a pu constater la réalisation de ces magasins au profit des organisations des producteurs agricoles (OPA). D’une capacité de 200 tonnes et équipés de palettes, de bascules et de charrettes, ces infrastructures ont permis aux bénéficiaires d’avoir un meilleur cadre pour sécuriser les récoltes. L’effectivité du warrantage a produit comme changement, selon les bénéficiaires, l’amélioration de l’accès au crédit, de la prise en charge de la scolarité des enfants et de la santé de la famille ainsi que l’obtention de crédits complémentaires avec la caisse populaire. Pour les acteurs du projet, le système de warrantage a permis de stocker par les producteurs des zones concernées 18 375 tonnes de céréales.
Le PAPSA a également investi dans l’aménagement de bas-fonds pour la production de riz pluvial. A Gomasgo, dans la commune de Kombissiri et à Kougpaka dans le Saponé, la mission s’est entretenue avec les membres des groupements de producteur de riz (GPR) bénéficiaires des aménagements. A Gomasgo, le bas-fond exploité est d’une superficie de 20 ha, et celui de Kougpaka de 16 ha. Comme acquis relevés par les bénéficiaires, on note la constitution de fonds de roulement, de l’existence et de la disponibilité de petits matériels et équipements de chantier. Les membres des deux groupements ont bénéficié d’un renforcement de capacités en techniques de production et de gestion des exploitations. Ces différents acquis ont eu pour effet une augmentation des rendements, une amélioration des conditions de vie des ménages ainsi qu’une adoption de bonnes pratiques culturales.
A Toécé, dans la commune de Bazèga, la mission a pu visiter l’un des principaux chantiers du PAPSA, la station piscicole. Ce chantier porte sur la réhabilitation et la construction de nouveaux bâtiments, la réhabilitation et le complément du dispositif d’alimentation en eau potable et équipement de la station en énergie et les travaux concernant la réhabilitation des étangs, la protection de la station aquacole de Bazèga et la réalisation d’ouvrages d’accès à la station. Pour le chef de projet à la Banque Mondiale, Elysée OUEDRAOGO, la station dispose de capacités et d’infrastructures pour produire des semences piscicoles à l’intention des personnes qui désirent entreprendre dans la pisciculture. Les actions engagées par le PAPSA dans ce domaine ont permis d’atteindre 78% de la cible, soit 420 tonnes de poisson sur 540 tonnes qui seront produites d’ici la fin du projet.
La mission s’est entretenue avec l’un des bénéficiaires de l’appui du projet, Souleymane COMPAORE, en 2014, dans le cadre du poulailler vulgarisé, à Toanga, dans la commune de Kombissiri. Il a bénéficié d’un poulailler équipé de trois (03) abreuvoirs et d’une mangeoire, d’une dotation en coq de race améliorée et d’un renforcement des capacités en technique d’élevage. M. NIKIEMA a avoué que son exemple a créé de l’engouement autour de l’activité et beaucoup ont fini par s’approprier la technologie. Il affirme que les retombées du poulailler ont contribué à la construction de 4 maisons d’une valeur 2 050 000 FCFA et à augmenter son revenu. A Damkiéta, dans la commune de Saponé, la délégation a rencontré Mme Téné NIKIEMA, bénéficiant de l’aide du PAPSA, depuis 2017, pour la mise en place d’une unité d’embouche bovine. Avec un appui financier de 2 000 000 FCFA, elle a pu construire une étable et acheter des animaux. L’activité menée par Mme NIKIEMA a participé à l’amélioration de ces revenus et des conditions de vie de sa famille. Dans le domaine de l’élevage, les acteurs ont fait ressortir une augmentation de la production de lait collecté dans les centres de collecte de lait et les unités de traitement de lait dont sept ( 07) millions de litres de lait en 2018 contre 1,8 millions de litres en 2014.