La 21e édition de la Journée Nationale du Paysan a atteint son clou le samedi 27 avril 2019 avec les échanges directs entre le Président du Faso, Roch Marc Christian KABORE et son Gouvernement et les producteurs. Le Président, Roch Marc Christian KABORE, a apprécié la mobilisation des paysans autour du thème : « Défis de la sécurité alimentaire dans un contexte d’insécurité : quelles stratégies d’accompagnement des exploitations agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques », preuve pour lui d’une victoire sur les adversités du moment. « La tenue même de cette 21e édition de la JNP montre la résilience du peuple burkinabè et des producteurs que vous êtes, face à cette situation », a-t-il dit.
Les échanges avec les producteurs ont permis de faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la JNP 2017, tenue à Kaya. Ce bilan montre que certaines recommandations sont en cours de réalisation, tandis que d'autres sont entièrement réalisées. Agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et arboriculteurs ont ensuite fait part au Président du Faso des préoccupations soulevées lors des fora régionaux.PSX 20190428 131424

Parmi ces préoccupations figure en première place le contexte sécuritaire. Les paysans ont souhaité un renforcement des mesures sécuritaires afin de leur permettre de mener leurs activités dans la quiétude. Ils ont dit aussi rencontrer des difficultés pour produire en saison sèche, car ne disposant pas suffisamment de retenue d'eau. La spéculation foncière inquiète également les agriculteurs qui voient leurs terres retirées par les promoteurs immobiliers. L’accès aux intrants constitue une difficulté pour les paysans. La cohabitation avec les pachydermes dans certaines régions abritant les forêts classées suscite également des inquiétudes. Les paysans ont posé le problème de l'enclavement des zones de production notamment dans les régions de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, entravant la commercialisation des produits agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques. En outre, le manque de comptoirs d'achat, la faible capacité de transformation et la concurrence déloyale constituent des freins à l'écoulement de la production.
En matière de financement, les interlocuteurs du Président du Faso ont salué l’opérationnalisation de la Banque agricole du Faso, mais ont plaidé pour l’effectivité du fonds de développement agricole. Ils ont formulé des recommandations pour la disponibilité de l’eau agricole et la mise en place de la centrale d’achat de matériel et des intrants agricoles.IMG 2051-1 Le Gouvernement a apporté des réponses aux préoccupations posées. Le ministre de l'Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Salifou OUEDRAOGO, a informé les paysans que 2 millions d'euros sont déjà disponibles pour la mise en place du Fonds de développement agricole. Le Chef de l’Etat a instruit l’ouverture d’un guichet spéciale à la Banque agricole du Faso, en attendant la mise en place du Fonds de développement agricole. En sus, une unité de production d'engrais à base de phosphate sera créée d'ici la fin de l'année

Pour la maîtrise de l’eau agricole, le ministre Salifou OUEDRAOGO a annoncé la mise en œuvre prochaine d’un programme de construction de 10 000 bassins de collecte d'eaux de ruissellement et de 500 boulies. Des réponses apportées par les membres du gouvernement, on note qu’une unité de fabrication d’aliments pour bétail sera construite à Dori dans le Sahel. De plus, des unités de transformation de maïs et de tomates seront implantées respectivement à Dédougou et à Dy dans la Boucle du Mouhoun. Le Gouvernement s’est aussi engagé à lutter contre la fraude, à désenclaver les zones de production et à promouvoir la consommation des produits nationaux.