La direction de développement des productions agricoles (DDPA) à travers le Programme de développement des cultures maraîchères (PDCM) fait la promotion des cultures comme le souchet. C’est ainsi qu’il appuie les producteurs pour favoriser l’accroissement de la productivité et donc la production, par la maîtrise des itinéraires techniques, la fourniture des intrants (semences et engrais) et un suivi-conseil adéquat. L'amélioration de la productivité reste néanmoins une préoccupation. Aussi, des parcelles de démonstration sont mises en place, suivies de visites commentées en vue de la maîtrise de l’itinéraire technique par les producteurs.

 

Il s’agit également, à travers le Programme, de renforcer la fertilité des sols dans la majorité des sites de production du souchet par la production et l’utilisation de la fumure organique. L’absence des semences améliorées de souchet porte préjudice à la production en raison de la dégénérescence des cultivars utilisés. Un accent particulier est mis sur l’épuration, le criblage et la production de semences en vue d’améliorer la productivité.

 

Beaucoup de producteurs et productrices sont mobilisés pour l’activité de production de souchet, mais la contrainte majeure demeure la non maîtrise de l’itinéraire technique de ladite culture par la plupart d’entre eux et des agents d’encadrement. Le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des producteurs et des agents d’encadrement est nécessaire. Le programme met également un accent sur les activités de formations, de visites commentées, des voyages d’échange d’expériences et d’études.

 

La culture du souchet : une affaire de femmes

Originaire de la zone méditerranéenne, appelé souchet tubéreux, souchet sucré, souchet sultan, amande de terre, pois tigré ou pois sucré, le souchet (Cyperus esculentus) est une plante vivace aux fruits cylindriques ou ronds de couleur brune ou jaune. Cette plante qui se cultive en toutes saisons sans difficulté, "préfère", selon certains spécialistes, un sol légèrement sableux ou sablo-argileux ou légèrement argileux, condition sine qua non de son développement.

 

Au Burkina Faso, sa pratique a longtemps été une activité des femmes des régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et du Sud-Ouest qui ont vu en cette plante, une source de revenus. Mais de nos jours, la culture du souchet attire bon nombre de producteurs sur presque toute l’étendue du territoire du fait de son apport économique. Produits à près de 16 000 tonnes par an dans les régions des Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Sud-ouest et les Cascades, le souchet est récolté pour l’exportation ou la consommation locale.  Le souchet est surtout connu à travers son jus très prisé des Burkinabè. Malgré ses vertus thérapeutiques et sa contribution dans l'économie nationale (14 milliards de F CFA par an à partir de 2010), la promotion de la culture du souchet n'a pas eu jusqu'à une date récente, la même côte que les autres spéculations dans les politiques publiques. Par ailleurs, la filière est confrontée à l’indisponibilité des variétés améliorées, au manque d’outils de production et de transformation et à l’inorganisation des acteurs.

Les dérivés du souchet

 

Cultivé au départ pour la consommation locale, l’on trouve de nos jours, des produits à base du souchet tels que la farine, le lait ou nectar, la bière, le chocolat, le tourteau.

Son huile, dont les qualités nutritives et thérapeutiques ont été prouvées, est comparable à l’huile d’olive ou de foie de morue et est très recherchée.

Outre la disponibilité en eau qui est un impératif dans la production du souchet, l’ensemble des maillons de la production (culture, transformations, commercialisation) est confronté à des difficultés. C’est là, que le PDCM tente de trouver des solutions afin de rendre cette filière porteuse et de créatrice d’emplois.