Quel bilan faites-vous des interventions de votre société pour l’année 2017 ?

Le bilan de la SONAGESS se fait à deux niveaux à savoir la gestion du stock de sécurité alimentaire et le fonctionnement des Boutiques témoins.

En ce qui concerne le Stock national de sécurité (SNS), il est à 16 700 tonnes, donc en deçà de son niveau conventionnel qui est de 40 000 tonnes. Ce niveau conventionnel n’a pas pu être reconstitué pour des questions de procédure. Toutefois, des dispositions sont prises pour remédier aux entraves ayant empêché cette reconstitution.

 Pour ce qui est des boutiques témoins, nous sommes en ce moment à 138 Boutiques. Celles-ci ont fonctionné comme à l’accoutumée, avec cependant quelques ruptures dans certaines boutiques dues essentiellement à l’insoutenabilité des approvisionnements. En effet, de plus en plus, il devient difficile de maintenir, comme souhaité, un fonctionnement permanent des boutiques témoins, car les stocks qu’on y dépose tiennent à peine 24 heures, au grand dam des personnes vulnérables qui sont nos véritables cibles.

A cette allure, il faut y placer 2500 tonnes par semaine, pour parvenir à faire fonctionner régulièrement les boutiques témoins. Ce qui pose un véritable problème de soutenabilité de l’action, surtout qu’il va falloir accroitre le nombre des boutiques témoins vers de nouvelles communes.

 Avez-vous atteint vos objectifs fixés pour 2017 ?

Les objectifs en termes de quantités de céréales à collecter pour les boutiques témoins sont atteints, notamment grâce aux 25 500 tonnes, d’une valeur de 5 milliards 212 millions 500 mille francs CFA, accordées par le Conseil des Ministres en septembre dernier. Ce qui porte à environ 58 000 tonnes, les céréales acquis pour les ventes à prix social.

Mais une fois encore, nos efforts sont biaisés par un quasi accaparement des produits des boutiques témoins par des personnes qui ne sont pas souvent les personnes vulnérables que nous visons.

 Quelles sont les actions prioritaires programmées pour 2018

En 2018, il faudra d’abord prendre des mesures pour contrôler les exportations céréalières, car selon nos estimations, si celles-ci sont maîtrisées, on aura un excédent céréalier de 613 614 tonnes. Toutefois, cet excédent n’exclut pas que des ménages restent encore vulnérables. Ensuite, il faut reconstituer intégralement et rapidement le Stock national de sécurité (SNS). A cet effet, des acquisitions de 50 000 tonnes de céréales sont déjà en cours. Nous comptons en sus collecter environ 95 000 tonnes pour parer à la situation alimentaire qui pourrait être difficile.

Cette quantité nous permettra d’étendre les boutiques témoins à d’autres localités qui ont besoin de l’assistance de l’Etat pour parvenir à satisfaire leurs besoins alimentaires. Nous comptons ainsi passer de 138 à 250 boutiques témoins.

Mais pour ce faire, il faudra d’abord recadrer les choses. A ce titre, un atelier ‘’bilan et perspectives’’ des Boutiques témoins va réunir sous peu (au plus tard en janvier), toutes les parties concernées, en vue de mieux redéfinir les objectifs, le rôle de chaque acteur, les conditions d’éligibilité des localités et des personnes bénéficiaires, les fréquences d’approvisionnement, et tout ce qui pourrait permettre d’en faire un véritable outil de soutien aux personnes vulnérables, mais aussi de régulation des prix.

Nous avons enfin prévu des distributions gratuites de vivres et des remises d’argent aux ménages vulnérables. Le plan de riposte va coûter 22 milliards 700millions de francs CFA au budget de l’Etat.