Quelles ont été les interventions de la Direction générale des productions végétales (DGPV) pour l’année 2017

 

Nous pouvons dresser un bilan positif des interventions de notre direction en ce sens qu’au cours de l’année 2017, de nombreuses actions en faveur du secteur ont été entreprises en vue de soutenir la production agricole. En termes de vulgarisation et de recherche développement, pour l’année 2017, nous avons appuyé la diffusion de bonnes pratiques agricoles dans les treize (13) directions régionales en charge de l’Agriculture à travers la conduite des outils de vulgarisation agricole. Nous avons aussi renforcé les capacités des agents du dispositif de vulgarisation et d’appui-conseils et organisé des visites commentées et appuyé les activités de recherche-développement.

De façon spécifique, nous pouvons noter la réalisation de 1 666 champs écoles de producteurs, de 1804 parcelles de démonstration et de 160 parcelles vitrines de producteurs. En outre, 1460 agents ont été formés sur divers thèmes en relation avec la production agricole. Par ailleurs, 45 visites commentées provinciales et une visite commentée régionale ont été organisées. Nous avons également œuvré à la multiplication de 650 kg de semences de gombo « variété UAE 22 », en partenariat avec l’université Ouaga I Pr Joseph KI ZERBO.

Parlant de la e-vulgarisation, nous avons procédé au lancement du service 3-2-1 en collaboration avec les ONG SHA et HNI et l’opérateur de téléphonie Orange-Burkina, puis  organisé des sessions d’information-sensibilisation sur l’utilisation du service 3-2-1 au profit des chefs de zone d’appui technique (ZAT) et des chefs de plaines agricoles.

 

Plus de 10 000 tonnes de semences spécifiées

 

Par ailleurs, nous avons mis à la disposition des producteurs, 13 029 tonnes de NPK, 6 021 tonnes d’urée, 2 876 tonnes de DAP, 14, 6 tonnes d’activateur de compost, 172,5 litres d’engrais biologique et 600 tonnes de fumure organique. D’autres dotations sont prévues pour les productions de saison sèche.

Spécifiquement pour l’opération semences, 10 000 tonnes ont été spécifiées pour la campagne humide 2017 et plus de 6 698,111 tonnes de semences ont été mises à la disposition des agriculteurs. De plus, 400 producteurs semenciers et 40 agents chargés du contrôle de la qualité des semences d’oignon et de pommes de terre ont été formés. Des boutures de manioc et de patate douce ont été également mises à la disposition des producteurs à des prix fortement subventionnés.

En termes de mécanisation agricole, ont été acquis 16 790 unités d’équipements et 205 unités de matériels motorisés. Les producteurs ont bénéficié de 4 820 animaux de trait (bovins) à prix subventionnés. Nous pouvons également relever la mise en place de Coopératives d’Utilisateurs de Matériels Agricoles (CUMA) et d’Unités de Mécanisation Agricoles (UMA) dans le cadre de la phase pilote de l’expérimentation de cette approche ; la formation de 500 agents d’encadrements et de 16 017 producteurs sur l’utilisation du matériel agricole et l’entretien des animaux de trait.

 

Une loi sur les pesticides adoptée

 

Dans le domaine de la protection des végétaux et du conditionnement, les interventions se situent à plusieurs niveaux. D’une part, il y a le contrôle de la qualité et du conditionnement des végétaux, produits végétaux, agroalimentaires et des pesticides à l’importation, exportation, intérieur et transit. Dans ce volet, 1 002 920 tonnes de végétaux, produits végétaux et agroalimentaires ont été soumises au contrôle phytosanitaire et au contrôle du conditionnement et de la qualité. 2 905 tonnes de pesticides sont passées par le contrôle de qualité. D’autre part, dans le volet renforcement du dispositif de surveillance et d’intervention phytosanitaire, la loi portant protection des végétaux et celle portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso ont été adoptées depuis le 15 mai 2017 par l’Assemblée Nationale et promulguées le 09 juin de la même année.

En outre, nous avons procédé à  la validation et à  la mise à disposition du Cahier de charges pour l’exportation du sésame et du Guide de gestion des pesticides au Burkina Faso. Dans les 13 régions du pays, les Centres régionaux de toxicovigilance des pesticides (CRTP) ont été opérationnalisés et leurs membres ont été formés. En plus, 354 cellules départementales de veille phytosanitaire ont été installées sur l’ensemble du territoire national. Toujours dans le cadre de la gestion des pesticides, une centaine d’agents des forces de défense et de sécurité ont vu leurs capacités renforcées sur la règlementation et la législation sur les pesticides au Burkina Faso. Des contrôles inopinés dans les régions du Centre-Ouest, Centre-Est,  Centre–Sud et  Est, ont permis de saisir de 36 tonnes de pesticides non conformes.

 

 

Quel bilan faites-vous de la campagne agricole 2017/2018 ?

 

Le bilan de cette campagne agricole est inférieur  à  nos attentes car la production céréalière prévisionnelle, estimée à quarante millions cinq cent cinquante-deux mille deux cent soixante-treize tonnes (4 552 273) tonnes, est en baisse de 0,32% par rapport à la campagne précédente. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. En effet, le démarrage de la campagne agricole 2017/2018 a été difficile sur la majeure partie du pays. Puis, entre mi-juin et début juillet, la situation s’est beaucoup améliorée avec une pluviométrie satisfaisante dans la majorité des localités. Malgré cela, il a été constaté entre juillet et août quelques séquences sèches plus ou moins longues dans plusieurs localités, consécutives à une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies. La reprise des activités pluvieuses en fin août a permis d’améliorer la physionomie de la campagne et de boucler le cycle des cultures.

 

Une campagne marquée par des attaques de prédateurs de culture

 

La campagne 2017-2018 a également été marquée par des infestations de ravageurs dont les chenilles légionnaires dans de nombreuses localités du pays avec des sévérités variables. Au total 58 000 ha  de terres ont été infestés par ces chenilles. Pour y faire face, le ministère en charge de l’agriculture à travers la DGPV a accompagné les DRAAH en mettant à leur disposition 10 200 litres de pesticides chimiques et 568 appareils de traitements. Les différents traitements effectués avec des taux de mortalité de 81 à 85% ont permis de réduire considérablement les populations de ravageurs.

Outre les infestations de chenilles, la situation phytosanitaire a été caractérisée par une invasion aviaire. Des oiseaux ont été signalés dans les trois provinces de la région du Sahel (Oudalan, Soum et Séno).

En résumé, sur le plan céréalier, pour cette campagne, 17 provinces sont déficitaires et 06 sont en équilibre. Les 22 autres provinces sont excédentaires. Les productions prévisionnelles rapportées aux besoins de consommation font ressortir un déficit brut estimé à 72 677 tonnes.

 

 

Quelles sont les perspectives de votre direction pour l’année 2018 ?

 

Pour l’année 2018, plusieurs activités sont prévues pour être menées. Sans être exhaustif, en matière de diversification des productions agricoles, nous nous emploierons à identifier de nouvelles espèces végétales émergentes et à les promouvoir, à définir et mettre en œuvre les stratégies opérationnelles en matière de promotion des productions végétales et promouvoir la spécialisation régionale en matière de productions végétales.

Nous nous investirons également dans la promotion et le développement des cultures maraichères, fruitières et florales.

En ce qui concerne la vulgarisation et l’appui conseil agricole, au titre de l’année 2018, il est envisagé de promouvoir les bonnes pratiques agricoles à travers les outils de vulgarisation,  de renforcer les capacités des agents d’appui-conseils sur les thèmes spécifiques en lien avec les bonnes pratiques de production agricole ,  de dynamiser le Conseil de Gestion aux Exploitations Agricoles (CGEA). L’une des activités primordiales pour l’année 2018 consiste en la promotion de l’utilisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les services de vulgarisation et d’appui-conseil agricole par la production des micro-vidéos sur des techniques et des technologies vulgarisées, le développement du service 3-2-1 et sa large diffusion.

 

Plus de 6 milliards de FCF-A pour les équipements agricoles

 

Pour ce qui est des intrants et de la mécanisation agricoles, nous comptons en 2018, acquérir des semences de variétés améliorées pour un coût de 4 320 000 000 F CFA et des fertilisants pour un coût de 5 800 000 000 F CFA. Quant à l’acquisition d’équipements agricoles (matériel et animaux de trait), le coût prévisionnel est de 6 000 000 000 de F CFA. Ces différentes acquisitions permettront de mettre plus de 29 000 unités d’équipements agricoles de traction animale, plus de 200 unités de matériels motorisés et plus de 11 000 animaux de traits à la disposition des braves producteurs.

Dans le domaine de la protection des végétaux et du conditionnement, nous mènerons plusieurs actions telles l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion des pesticides au Burkina Faso, suivie d’une politique nationale dans le domaine des pesticides et la poursuite de l’élaboration des textes d’application relatifs à la loi portant protection des végétaux et celle portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso. La déconcentration des Centres régionaux de toxicovigilance des pesticides (CRTP) aux niveaux provincial et communal et le renforcement du dispositif national de contrôle frontalier, par la création de nouveaux postes sont aussi à l’ordre du jour. Dans la lutte contre les nuisibles et fléaux agricoles, nous entendons développer et promouvoir des méthodes alternatives de lutte (biologiques, lâchers de parasitoïdes, attractifs sexuels, lutte intégrée) aux produits chimiques.