Conduisant la délégation du ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, le secrétaire général Dr. Lamourdia THIOMBIANO a relevé les avantages des pesticides, notamment l’augmentation des rendements, la protection des réserves alimentaires, la lutte contre les vecteurs de maladies et la préservation de la qualité des produits agricoles. Néanmoins, il a fait observer l’existence de conséquences souvent dramatiques en cas de non-respect des bonnes pratiques d’utilisation de ces produits.
Dans la même dynamique, le communicateur Réné SANOU, chef du service des pesticides, a soutenu que l’utilisation non rationnelle des pesticides et des engrais peut provoquer des intoxications aiguës et chroniques, la pollution du sol et de l’eau. Face à ce dilemme posé par la nécessité d’intensification de la production agricole et l’impératif de protection de l’environnement, Réné SANOU a proposé une approche de lutte intégrée visant à combiner les méthodes agronomiques caractérisées par l’utilisation de variétés de semences résistantes et tolérantes et les techniques biologiques mettant l’accent sur la mobilisation des ennemis naturels pour traquer les prédateurs, tout en réduisant le recours aux produits chimiques.
Pour le représentant de la Direction générale de la préservation de l’environnement, Robert ROAMBA, les produits chimiques constituent une calamité pour l’environnement au regard de leur persistance, de leur toxicité et de la bioaccumulation découlant de leur utilisation non rationnelle. De son avis, la réduction des décès causés par les produits chimiques, l’amélioration de la qualité de l’eau et l’instauration d’une gestion rationnelle de ces substances conformément à l’Objectif de développement durable (12) relatif à l’établissement des modes de consommation et de production durables sont hypothéquées. Le représentant du ministère de l’environnement a également prôné la recherche de l’équilibre entre l’accroissement de la production agricole par l’emploi des produits chimiques et les défis écologiques.
Les conseillers se sont interrogés sur la prise en compte de la gestion durable des produits chimiques dans la politique agricole et la vision de développement environnemental. Ils ont également reconnu la pertinence de concilier les besoins de production agricole à la protection de l’écosystème.
Le Conseil économique et social est composé de 90 membres nommés par décret du président du Faso parmi les personnalités qui, par leurs compétences, leur expérience, leurs activités, concourent efficacement au développement économique, social, scientifique ou culturel du Burkina Faso. Le CES émet des avis sur des questions relevant de sa compétence.