La mission d’appui à la mise en œuvre du Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire(PAPSA) a tenu une sa dernière session du 13 au 19 novembre 2019. Cette session a permis de présenter le rapport consolidé du projet, du financement initial au 15 octobre 2019. Du rapport, l’on retient que durant ses huit années de mise en œuvre du PAPSA a permis d’atteindre plus de 850 000 bénéficiaires directs pour une cible attendue de 800 000 bénéficiaires dans le secteur rural (agriculture, eau, élevage et environnement). En effet, grâce à l’appui du projet, 31 118,75 tonnes de riz ont été produites, 07 millions de litres de lait ont été collectés, 18 000 tonnes de produits stockées dans le système de warrantage avec 1,4 milliards FCFA de crédit obtenu. Dans le domaine de l’environnement, les revenus communautés riveraines aux aires protégées fauniques ont augmenté de 503,54 millions FCFA.

Au titre des innovations introduites par le projet dans le secteur agricole, on peut relever le système « e-voucher ». Grâce à ce mécanisme de distribution électronique des intrants, les producteurs de six régions du pays ont acquis 9671,79 tonnes de NPK et 6220 tonnes d’urée.

Le PAPSA a également appuyé la phase pilote de l’implémentation de 8 nouveau modèles d’exploitations agricoles.  Ce nouveau modèle intégré comprend notamment la réalisation d’un forage solaire et la mise en place d’un château d’eau et d’un système d’irrigation afin d’utiliser l’eau souterraine pour la production agricole ainsi que pour la pisciculture. Selon Adama TOURE, Directeur de la formulation des politiques à la Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS) du ministère en charge de l'Agriculture, ce nouveau modèle permettra d’avoir trois cycles de production par an avec un revenu brut d’environ 3 millions de F CFA par campagne de production. Le coût du modèle est estimé à 25 millions de francs CFA, subventionné à hauteur de 70% par le PAPSA. Il est attendu l’implémentation de 5000 modèles après la phase pilote.

 Le 15 novembre dernier, la mission a visité deux sites pilotes d’implémentation du nouveau modèle d’exploitation agricole, notamment au petit séminaire de Nasso, dans la commune de Bobo-Dioulasso et dans l’exploitation de Sylvie KASSONGO à Diaradougou, dans la commune de Bama. Sur ces deux sites, la réalisation du nouveau modèle d’exploitation agricole est presque achevée. Les forages et les systèmes d’irrigation sont fonctionnels. Les bassins piscicoles ont, quant à eux, un taux de réalisation de 80%. Le responsable du Petit séminaire de Nasso, l’Abbé Roger SANON, a exprimé sa reconnaissance au PAPSA pour le choix porté sur le centre pour expérimenter le nouveau modèle d’exploitation. Cette approche, a-t-il dit, va permettre au centre de formation de produire des céréales et des légumes pour sa consommation. La promotrice Sylvie KASSONGO a, pour sa part, souhaité que d’autres producteurs puissent également bénéficier de ce modèle d’exploitation agricole.

Une rencontre d’échanges entre la délégation conjointe Gouvernement/Banque mondiale et les bénéficiaires du projet a mis la mission d’appui du PAPSA, le 20 novembre dernier. Elle a permis d’aborder des thématiques spécifiques telles la distribution électronique des intrants et de recueillir l’appréciation des bénéficiaires sur la mise en œuvre du projet. De façon unanime, ceux-ci ont reconnu l’impact positif du PAPSA sur leurs activités. La Coordonnatrice nationale du PAPSA, Dr Séraphine SAWADOGO a remercié toutes les parties prenantes du projet pour les résultats atteints. Elle a rassuré que des mesures pour la pérennisation des acquis du programme seront prises. « Ce fut une belle expérience », a confié pour sa part le Chargé de programme de la Banque mondiale, Elisée OUEDRAOGO. Il a fait noter que la mise en œuvre du PAPSA a permis l’introduction de plusieurs innovations dans le secteur agricole telles que la distribution électronique des intrants. Il a souhaité que ces innovations fassent des émules au sein des projets et programmes. « Le projet s’achève, mais des défis restent », a relevé le Chargé d’études, Moussa OUATTARA, représentant le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles. Il a donc invité les acteurs à s’assurer de la réception des infrastructures en cours de réalisation avant la date de clôture du projet, à élaborer un plan d’actions pour la prise en charge des activités restantes, à capitaliser les expériences et leçons apprises dans la mise en œuvre du mécanisme e-voucher et à veiller à la mise en œuvre des dispositions administratives de clôture du projet. En rappel, le PAPSA est prévu pour s’achever le 29 novembre prochain.