Dans la région du Sud-Ouest, le centre d’intérêt du voyage a porté sur des ouvrages de cordons pierreux sur un bassin versant, réalisé à l’échelle communautaire à Tampoo et à Bolembar. Ces ouvrages, réalisés sur les pentes des collines, ont pour but de freiner le ruissèlement de l’eau et de conserver pendant longtemps l’humidité des sols. Ils contribuent également à la récupération des sols par la réhabilitation du couvert végétal. Les participants à la mission ont approfondi ces notions par un entretien à la Fondation Dreyer. Cette fondation œuvre dans l’accompagnement des producteurs pour la réalisation d’ouvrages de conservation des eaux et des sols, de défense et de restauration des sols, le warrantage ainsi que la réalisation de jardins nutritifs. Les encadreurs agricoles venus des régions du Sahel et du Centre-Nord ont visité le site de production biologique de moringa entretenu par  Didier SOME dans le quartier Bagane de Dano et celui de la coopérative féminine Toupouor Baong-yen (COOP-TB), dans la même ville.

Ces jardins constituent des sources de revenus pour les producteurs. Selon Didier SOME, la poudre des feuilles et les grains sont prisés par les firmes européennes et américaines.  Ces visitent ont enrichi les techniciens de la zone d’intervention du P2RPIA-CNS. « Au Centre-nord, nous avons l’habitude de voir des cordons pierreux, mais à l’échelle d’un individu. Ce que nous avons vu au Sud-Ouest, va au-delà de l’individu, c’est pour tout le village. Nous sommes vraiment édifiés », a confié Nina LOUGUE, chef de service régional des aménagements et de la production agricole au Centre-Nord.

Le voyage d’apprentissage s’est poursuivi dans la région du Plateau Central, les 21 et 22 novembre 2019 avec les visites de l’écocentre de l’Initiative développement durable (IDD) dans la commune de Nagréongo et le périmètre bocager de Guiè dans la commune de Dapelgo.

IMG 4211 

L’écocentre IDD offre des formations sur les pratiques de résilience au changement climatique. Par une exposition photos, les voyageurs ont été instruits sur les pratiques dégradant les terres ainsi que les conséquences de cette dégradation sur la production agricole. Avec les techniciens de l’écocentre, ils ont bénéficié de démonstrations sur les techniques de réhabilitation de ravins par la construction de cordons pierreux, de diguettes, et de digues.  Les apprenants ont également visité les réalisations de Abdoulaye KAFANDO, un bénéficiaire de l’écocentre IDD. Cet agriculteur a mis en pratique des techniques de récupération de sols et a réussi à reverdir environ 10 hectares de terre. Avec lui, les encadreurs agricoles du P2RPIA-CNS ont échangé sur la réhabilitation du couvert végétal et l’amélioration de la production agricole par la construction de cordon pierreux.

A Guiè, le centre d’intérêt était un périmètre bocager, réalisé par l’Association inter-village Zooram Naagtaaba (AZN). Le bocage est un ensemble de champs aménagés sur une même zone et entouré de haies vives. A l’intérieur des champs se trouvent des bassins de collecte d’eaux de ruissèlement qui servent à l’irrigation en cas de stress hydrique.  Selon le directeur chargé du périmètre, Saïdou KABORE, cette technique, basée sur le principe de ruissellement zéro permet aux champs de conserver, pendant longtemps, toutes les eaux de pluies qu’ils reçoivent. Les encadreurs ont aussi visité la pépinière de plants locaux fournissant les arbres pour les haies vives. Ils ont dit être émerveillés par cette technique encore inconnue pour la plupart. « C’est ma première fois de voir un périmètre bocager. C’est une technique qui peut améliorer la production des agriculteurs », a confié Bebgomda NACOULMA, chef de l’unité d’appui technique de Gorgadji dans la province du Séno.

bocage 

Selon les techniciens agricoles, ce voyage a été un temps de découvertes, d’apprentissage et de renforcement de connaissances. Ils ont assuré qu’ils mettront ces connaissances acquises au service des producteurs qu’ils encadrent.