Les effets de la chenille légionnaire d’automne (CLA) durant la campagne agricole de saison humide 2019-2020 ont été moindres que lors des campagnes précédentes. Grâce à une meilleure connaissance du ravageur et des méthodes de lutte pour le contrer. Des l’apparition du ravageur, des cellules de veille ont été mises en place dans les différentes communes des régions des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud Ouest. Celles-ci ont pour rôle la surveillance périodique des exploitations agricoles pour la détection précoce du ravageur. Aussi, une application mobile dénommée « Farmnews » a été développée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au profit des agents d’appui-conseil agricole pour collecter les informations relatives aux infestations de la chenille légionnaire.  Dès que la présence de la chenille est constatée dans un champs, l’information est transmise aux services déconcentrés du Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles afin que des mesures qui siéent soient prises pour éradiquer la menace. « La détection précoce permet de circonscrire l’attaque et partant, de réduire les infestations », a expliqué Dapla KAMBOU, Directeur régional de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles par intérim du Sud-Ouest au moment du reportage.

En plus de la détection précoce, a-t-il ajouté, la lutte mécanique à travers la destruction des larves et des œufs de la chenille légionnaire d’automne a été utilisée par les producteurs pour lutter contre la chenille légionnaire d’automne. En termes de lutte biologique, la mise en place de champs-écoles a permis de tester l’utilisation des extraits végétaux tels que l’huile ou les feuilles de neem et des solutions savonneuses pour asperger les plants dans la lutte contre le nuisible. Dans la même dynamique, mettre de la terre ou de la cendre au cœur des plants ou noyer les larves grâce à de l’eau ont également été des méthodes expérimentées.  Même si elles s’avèrent relativement efficaces, elles sont difficiles à appliquer à grande échelle, a confié Piė BARRO, responsable de la protection des végétaux à la Direction régionale en charge de l’Agriculture des Cascades. A l'entendre, la lutte chimique contre la chenille légionnaire d’automne est la plus pratiquée. Il s'agit de l’utilisation de pesticides chimiques pour éradiquer la chenille légionnaire d’automne dans les champs. En fonction du niveau de développement des plants, les pesticides utilisés sont systémiques ou sont de contact. Lorsque les champs sont attaqués par le ravageur, les agents d'appui-conseil ou les producteurs eux-mêmes les traitent à l'aide des pesticides. « Ce sont les techniciens de l’Agriculture qui connaissent bien les produits. Lorsque nos champs sont attaqués, ils mettent à notre disposition des produits ou nous indiquent où trouver des pesticides homologués pour lutter contre la chenille légionnaire d’automne », a dit André KARA de la Chambre régionale d’agriculture des Cascades. 

Outre ces méthodes de lutte, la sensibilisation et le renforcement de capacités sur l’identification et la gestion de la chenille légionnaire d’automne au profit des agents d’appui-conseil et des producteurs des régions du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins et des Cascades, a joué un rôle crucial dans la croisade contre le prédateur de cultures. « Tous les agents des zones et des unités d'appui technique ainsi que des producteurs des Hauts-Bassins ont reçu une formation sur l’identification et les méthodes de lutte contre la chenille légionnaire d’automne. Certains producteurs traitent leurs champs sans se référer aux services techniques dès que la chenille s’annonce car ils ont été formés à cet effet et disposent de la liste des produits homologués », assure Julien OUEDRAOGO Directeur régional en charge de l’Agriculture des Hauts-Bassins.  Par ailleurs, des émissions d’informations et de sensibilisation sur la chenille légionnaire d’automne ont été diffusées dans les radios locales dans toutes les régions du Burkina.

Toutes ces actions combinées ont permis de réduire considérablement les ravages de la chenille légionnaire d’automne. « Il y a eu des attaques durant la présente campagne agricole, mais elles ont été mieux contenues du fait que les producteurs et les agents d’appui-conseil connaissent mieux cette chenille », a conclu Julien OUEDRAOGO.