La chenille légionnaire d’automne constitue de nos jours une grave menace pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la sous-région ouest-africaine et au Burkina Faso en particulier. Dans la région du Sud-Ouest, la présence de la chenille légionnaire d’automne a été constatée en 2017. Pour faire face aux infestations du ravageur, le ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles a mis en place une cellule de veille avec les préfets comme responsables. Celle-ci est chargée de la surveillance et de la remontée de l’information pour une meilleure prise en charge du nuisible. En plus de la cellule de veille, le département en charge de l’agriculture, avec l’appui de la FAO, a réalisé des champs écoles de lutte contre la chenille légionnaire d’automne, en vue d’expérimenter des méthodes de lutte biologique contre le ravageur. Selon le Directeur régional de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles par intérim au moment du reportage, Dapla KAMBOU, la région du Sud-Ouest a reçu un appui en produits et équipements ainsi qu’en renforcement de capacités. « A la date du 30 septembre 2019, 5132 litres de pesticides, 4 pulvérisateurs motorisés à pile, 114 équipements de protection individuelle (EPI), 294 pulvérisateurs à pression entretenus à dos et 84 pulvérisateurs centrifuges à pile ont été mis à la disposition des quatre provinces de la région ainsi qu’au Centre de promotion rurale de Bapla », a-t-il dit. Et le responsable de la Protection des végétaux de la Direction régionale de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles du Sud-Ouest, Baba BONI, d’ajouter que les agents d’appui-conseil et les brigadiers ont aussi bénéficié d’une formation en matière de lutte contre la CLA. Il a également souligné que la FAO a mis en place un outil d’aide à la prise de décision. Il s’agit de l’application mobile FAMEWS. En dehors de toutes ses dispositions, le ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, vient en appui directement sur le terrain. Pour Dapla KAMBOU, toutes ces dispositions ont permis de minimiser cette année les attaques de la CLA. Ainsi, il recommande la remise à jour des bases phytosanitaires dans les directions régionales.

Un appui jugé satisfaisant

La région des Hauts-Bassins fait aussi l’objet d’attaque de la chenille légionnaire d’automne. Selon le Directeur régional en charge de l’agriculture, Julien OUEDRAOGO, l’hivernage a débuté avec des infestations de la CLA dans toutes les provinces de la région et ce, jusqu’en fin septembre. « Avec la politique de contrôle entreprise par la direction, notamment la formation de tous les agents terrain et les actions d’appui-conseil, les dégâts ont pu être limités », a-t-il précisé. En matière d’appui institutionnel, Julien OUEDRAOGO dit avoir reçu du ministère en 2019, 430 unités de matériels de traitement, 124 unités d’équipement de protection individuelle, 6600 litres de produits anti-CLA. Et de conclure que les dispositions prises à temps ont permis de maîtriser la lutte contre la chenille légionnaire d’automne cette année.

Autre région, même constat. La région des Cascades fait partie des régions les plus affectées par les attaques de la Chenille légionnaire. A cet effet, le ministère en charge de l’agriculture a consenti des efforts pour venir à bout du fléau. Selon le responsable de la protection des végétaux de la Direction régionale de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Pié BARRO, en matière de lutte contre la chenille légionnaire, la Direction régionale a reçu en 2019, 4500 litres de pesticides, 214 appareils à pression entretenue, 34 ULVA, 2 appareils motorisés, 56 équipements de protection individuelle. Pour ce qui est du renforcement de capacités, 33 agents de la DRAAH et 36 brigadiers ont bénéficié de formation sur la gestion de la chenille légionnaire.

En rappel, la chenille légionnaire d’automne, encore appelée « peste verte », est un insecte nuisible très invasif. Apparu en Afrique depuis trois ans, il touche aujourd’hui tous les pays africains au Sud du Sahara.