D’entrée de jeu, le président Bassiaka DAO a justifié l’opportunité de cet exercice de redevabilité par « cette période critique » pour les agriculteurs et pour les hommes politiques.
Le président du MPP, Simon COMPAORE a souligné « l’honneur d’échanger » avec les producteurs sur les engagements présidentiels dans le domaine de l’agriculture qui « compte beaucoup » dans la vie de la Nation. « Le président Roch KABORE souhaite entendre ce que vous pensez de ce qu’il a fait », a introduit Simon COMPAORE.
Dans son programme présidentiel, le Président Roch Marc Christian KABORE a affiché ses ambitions en ces termes :« Mes objectifs dans le domaine de l’agriculture sont essentiellement l’augmentation des potentialités de production afin de faire reculer considérablement l’insécurité alimentaire à l’horizon 2020 et de renforcer les capacités des populations pauvres et des groupes vulnérables (femmes et jeunes) à faire face au chômage et espérer à l’avenir ».
Pour construire cet espoir, 25 investissements structurants et réformes majeures ont été planifiés. L’évaluation de leur mise en œuvre a constitué la trame de la redevabilité et la grille d’analyse des performances du secteur agricole en cette matinée du mardi 04 août 2020.
On retient que dans le domaine des aménagements hydro-agricoles, la cible présidentielle consiste à aménager 25 000 ha de bas-fonds et 5000 ha de périmètres avec maîtrise totale d’eau, puis à réhabiliter 2 500 ha de périmètres. Actuellement, 22 195 ha de bas-fonds sont aménagés. Un résultat qui présage de l’atteinte de la cible de 25 000 ha d’ici à décembre. Relativement à la réalisation des périmètres avec maitrise totale d’eau, 6 459 ha ont été aménagés pour une cible de 5 000 ha, soit un dépassement de plus de 32%. De plus, 4 449 ha de périmètres irrigués ont été réhabilités pour une cible de 2 500 ha, soit un dépassement de 1 949 ha.
Si l’on se rapporte au Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), l’action portant aménagement de 35 000 ha de bas-fonds est exécutée à plus de 63 %. La réhabilitation de 3 818 ha de périmètres irrigués a atteint un taux de réalisation de plus de 80 %.
En matière de mécanisation agricole, les travaux de construction de l’unité de montage de tracteurs et de motoculteurs ont atteint un seuil d’exécution de 40 %. Plus de 56 000 unités de matériels agricoles ont été mises à la disposition des producteurs.
Relativement à la productivité agricole, la Centrale d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles (CAIMA) a été formellement créée avec la tenue effective de son Assemblée Générale constitutive.
Dans le domaine de la transformation et de la mise en marché des produits agricoles, 21 unités de transformation ont été installées, soit un taux d’exécution de 67 %. 287 magasins et aires de séchages, 97 unités de conservation de produits maraichers, 04 comptoirs d’achat ont été construits.
Au titre de l’amélioration du climat des affaires dans le domaine agricole, le Code des investissements agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique est adopté. L’assurance agricole a été instituée. Le Fonds de développement agricole a été constitué au sein de la Banque agricole du Faso.
En matière de sécurisation foncière et de formation professionnelle agricole, la mise en place des 289 services fonciers ruraux est exécutée à près de 70 %. La création de l’incubateur innovant d’entrepreneurs agricoles est effectuée à 45%.
Ces investissements ont contribué à hisser la production céréalière nationale au-delà de 5 millions de tonnes, avec un taux de couverture des besoins céréaliers de l’ordre de 110 % environ.
En outre, le ministère en charge de l’agriculture est engagée dans la mise en œuvre de l’Initiative Présidentielle « Produire 1 000 000 de tonnes de Riz » à l’horizon 2021 afin de réduire la facture d’importation de cette céréale et de soutenir la production nationale. Il œuvre à installer sur 300 sites la « Ferme modèle d’exploitation agricole, innovante, résiliente et performante » à l’effet d’intensifier et de diversifier la production agricole.
Par ailleurs, le Département est fortement impliqué dans la concrétisation de l’Initiative Présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour ». Cette initiative, a dit le Coordonnateur du Bureau de Suivi des Engagements Présidentiels, Dr Mathias SOME, est sous-tendue par la volonté du Président Roch Marc Christian KABORE d’accroître la disponibilité alimentaire et de renforcer les capacités des acteurs en termes de transformation des produits agricoles.
Le bilan est jugé satisfait puisqu’en fin d’année les engagements présidentiels auront été tenus à près de 60% dans le secteur agricole. Mais le tableau aurait été davantage reluisant si la mobilisation des ressources pour les investissements structurants avait été totalement effectives, si les prévisions budgétaires avaient échappé aux régulations et si l’insécurité civile avait laissé l’agenda présidentiel et gouvernemental intact.
Le monde agricole a déjà les yeux rivés sur l’avenir. Les acteurs demandent la fixation de prix rémunérateurs pour les producteurs, l’octroi de ressources conséquentes aux ministères du développement rural, la mise à disposition d’intrants et matériels agricoles, l’accès à la terre pour les femmes rurales et les déplacées internes, la formulation de programmes d’installation des jeunes dans le domaine agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique, la réactivation de l’opération Saaga, le reversement aux interprofessions des sommes prélevées à l’importation des produits agricoles, une meilleure gestion du foncier rural, l’opérationnalisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, la mise en place du Haut conseil de l’agriculture familiale, etc.
Les leaders du monde rural ont souhaité un appui de l’Etat au fonctionnement et aux activités de la Confédération paysanne du Faso, portée sur les fonts baptismaux en 2002, avec pour vision de « faire de l’agriculture familiale une agriculture durable, productive, compétitive, garantissant l’accès à la terre, la sécurisation foncière à tous les producteurs et assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires ».
Le président du MPP, Simon COMPAORE, a encouragé les acteurs du monde rural à soutenir les réformes, y compris celles relatives à l’allocation des ressources budgétaires, grâce auxquelles des solutions seront trouvées au préoccupations soulevées. Répondant à une question sur les défis sécuritaires, le patron du parti du Soleil Levant a relevé le repositionnement des forces armées nationales dans les zones de front, incitant à l’optimisme.