Quel est l’état de la disponibilité des phosphates au Burkina Faso ? 

Le Burkina Faso a pu mettre en évidence trois (03) gisements de phosphates qui sont tous situés dans la région de l’Est. Il s’agit du gisement de Kotchari que nous exploitons actuellement pour produire du Burkina Phosphate (BP). Les réserves prouvées de ce gisement sont estimées à 100 000 000 tonnes. Il y a également les gisements d’Arly, situés dans le parc d’Arly et d’Aloub-Djouana, dans le parc W. Les réserves prouvées de chacun de ces gisements sont estimées à 50 000 000 tonnes.

Le Burkina dispose donc de 200 000 000 tonnes de réserves prouvées de phosphates qui sont susceptibles d’évoluer avec une réévaluation des gisements découverts depuis les années 70 et une découverte de nouveaux gisements.

Quelle est la contribution des phosphates à la productivité agricole dans notre pays ?

Actuellement, nous disposons d’un seul produit qui est issu du broyage du phosphate. Il s’agit du Burkina Phosphate qui est de la poudre du phosphate naturel ensachée dans des sacs de 50 kg. Ce produit qui contient plus de 25% d’oxyde de phosphore (P2O5) est utilisé pour corriger la carence de nos sols car les études ont montré que plus de 90% de nos sols sont pauvres en phosphore. Aussi, au regarde de sa teneur en oxyde de calcium (CaO) comprise entre 35 et 40%, il est utilisé pour rehausser le pH des sols acidifiés par l’usage intensif des engrais chimiques.

Le Burkina Phosphate est donc incontournable pour une production agricole durable afin d’assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle à notre pays car l’ensemble de nos sols sont fortement carencés en phosphore qui est un facteur limitant de la productivité agricole.

Dans un futur proche, nous allons produire des engrais minéraux à partir de nos phosphates car nous disposons de projets dans ce sens. 

Vous participez à l’AGRF 2020. En quoi consiste ce forum ?

L'AGRF 2020 est un important forum mondial pour l'agriculture africaine, réunissant les parties prenantes du paysage agricole pour partager des leçons et prendre des mesures qui feront avancer l'agriculture africaine. C’est aussi le lieu pour présenter des opportunités agricoles qui peuvent être accompagnées par des investisseurs et des partenaires techniques et financiers.

Quels sont les objectifs de votre participation à ce forum ?

Nous participons à ce forum pour faire progresser l'agenda agricole de l'Afrique afin de réaliser la vision et les objectifs énoncés dans la Déclaration de Malabo de l'Union Africaine, les Objectifs de développement durable (ODD) et l'Agenda 2063 de l'Afrique. Cela se traduit de notre côté par la présentation de l’ensemble des projets de valorisation des phosphates naturels de notre pays au profit de l’agriculture. 

Nous avons en vue la construction d’un complexe d’Unités composé d’une usine de transformation des phosphates naturels en phosphates granulés à Kodjari, d’une usine de broyage de phosphates à Diapaga, d’une usine de mélange d’engrais à Koupéla et un centre de vente des fertilisants à Fada N’Gourma. Le coût total de mise en œuvre de ces projets s’élève à 44 milliards de F CFA dont 26 milliards de francs CFA pour les investissements.

Ces projets ont pour objectif de rendre accessibles les fertilisants aux producteurs dans le but d’accroître la production agricole et d’assurer une sécurité alimentaire aux populations.