« Mesdames et Messieurs les journalistes,

Je voudrais vous exprimer ma reconnaissance pour avoir répondu à notre invitation à cette conférence de presse. Votre mobilisation témoigne de votre attachement au développement agricole et à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays.

La présente conférence de presse, organisée en collaboration avec la représentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au Burkina Faso, porte principalement sur la célébration 2021 de la Journée Mondiale des Légumineuses. Aussi, nous évoquerons les résultats définitifs de la campagne agricole validés par le Comité de prévision de la situation alimentaire, les 25 et 26 janvier 2021, ainsi que les perspectives de production pour la campagne agricole 2021-2022.

  • La Journée Mondiale des Légumineuses

La communauté internationale célèbre le 10 février de chaque année la Journée Mondiale des Légumineuses (JML). Cette année, cette célébration est placée sous le thème : « Les légumineuses au service de systèmes alimentaires durables et d’une alimentation saine ».

Avec l’appui technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Burkina Faso a joué un rôle essentiel dans l’adoption de la date du 10-Février comme Journée Mondiale des Légumineuses. En effet, notre pays a abrité, les 10 et 11 février 2017, la cérémonie de clôture de l’« Année internationale des légumineuses» à l’issue de laquelle une recommandation d’institutionnalisation d’une Journée Mondiale pour la célébration des légumineuses a été formulée  à l’endroit de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Ainsi, le 20 décembre 2018, l’Assemblée Générale des Nations Unies en vertu de sa résolution A/RES/73/251 a choisi le 10 février de chaque année pour la célébration de la Journée Mondiale des Légumineuses (JML). Le Burkina Faso se sent très honoré d’avoir contribué à l’institutionnalisation de cette célébration en l’honneur de l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour la promotion des légumineuses.

Notre pays a bénéficié de la FAO du Projet pilote intitulé « Appui au développement des légumineuses dans les régions du Nord et du Centre-Nord ». Cette intervention a permis de dynamiser la chaîne de valeur des légumineuses dans les localités concernées, mais surtout d’élaborer un Programme National de Développement des Légumineuses (PNDL), composé de quatre (04) composantes pour un budget d’environ 14 838 850 000 F CFA soit 26 979 727 dollars US (pour une période de cinq ans 2019-2023). Le Programme national de développement des légumineuses s’inscrit dans la vision de la FAO qui est « de construire un monde libéré de la faim et de la malnutrition, dans lequel la sécurité alimentaire et l'agriculture contribuent à améliorer le niveau de vie de tous, en particulier des plus pauvres, d'une façon durable sur les plans économique, social et environnemental ».

La célébration de la Journée Mondiale des Légumineuse vise à réaffirmer l’immense contribution des légumineuses à l'agriculture durable et à la réalisation du programme de développement durable à l'horizon 2030 (Programme 2030) et particulièrement à promouvoir le développement des chaines de valeur des légumineuses. Il s’agit d’accentuer la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale sur l’importante contribution des légumineuses dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

La Journée Mondiale des Légumineuses a également pour objectif de mettre en lumière la contribution des légumineuses dans les activités génératrices de revenus et la lutte contre la pauvreté surtout pour les femmes. Il s’agit, en outre, de mener un plaidoyer en vue de la mobilisation de financement pour la mise en œuvre du Programme National de Développement des Légumineuses (PNDL) au Burkina Faso.

A travers cette conférence, je voudrais inviter la presse nationale dans toutes ses composantes à s’associer à notre action pour la sensibilisation de l’ensemble des acteurs nationaux sur les bienfaits des légumineuses.

Cette année en particulier, la communauté internationale entend mettre en exergue l’importance et la place des légumineuses dans la diversification des régimes alimentaires des populations et la promotion d’une alimentation plus saine et équilibrée. C’est le sens du thème : « Les légumineuses au service de systèmes alimentaires durables et d’une alimentation saine ».

Selon la FAO (2016), les légumineuses contiennent environ deux fois la quantité de protéines présente dans les céréales, telles que le maïs (22% pour les légumineuses contre 10% pour le maïs). Elles constituent pour la plupart des populations des pays en développement la principale source de protéines. Les légumineuses sont un excellent complément alimentaire pour les nourrissons et les jeunes enfants, et les aident à atteindre leurs besoins énergétiques quotidiens. En sus, les légumineuses contribuent à l’amélioration de la santé des sols, à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique. Elles participent aussi à l’alimentation du bétail.

Au Burkina Faso, les principales légumineuses produites sont le niébé, le vouandzou ou pois de terre, l’arachide, le soja, les lentilles locales ou zamnè, le Mung bean.

A l’issue de la campagne agricole écoulée, nous avons enregistré une production de 704 539 tonnes de niébé, 74 647 tonnes de voandzou, 98 513 tonnes de soja et 630 526 tonnes d’arachide.

Toutes ces productions sont en hausse continue depuis les cinq (05) dernières années.

Cette hausse est le fruit des actions conjuguées du Gouvernement à travers le Ministère en charge de l’agriculture et de l’engagement des principaux acteurs. En effet, au cours de la campagne écoulée, les productrices ont bénéficié de semences améliorées de niébé gratuitement offertes et de l’appui-conseil des agents d’agriculture.

Aussi, la transformation et la consommation des légumineuses sont encouragées à travers le livret des mets nationaux disponible sur le site web du Département (www.agriculture.bf).

Je voudrais rassurer les acteurs de la filière quant à la disponibilité et l’engagement du Gouvernement à travers mon Département pour leur accompagnement en vue du développement des chaines de valeur des légumineuses. Ainsi, des actions de mécanisation agricole, des appuis à l’aménagement des périmètres, l’octroi des intrants et le soutien à la transformation seront fortement orientés au profit des acteurs des chaines de valeur de ces spéculations.

Je réitère mes remerciements aux partenaires techniques et financiers en général et plus particulièrement à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui vient de lancer le recrutement d’un expert en investissements dans la chaîne de valeur des légumineuses au Burkina Faso et à la Confédération Mondiale des Légumineuses pour son accompagnement en faveur du développement des légumineuses

Mesdames et Messieurs les Journalistes,

La Journée Mondiale des Légumineuses se tient au lendemain de la validation des résultats de la campagne agricole de saison humide 2020/2021. Je voudrais vous en faire une présentation succincte.

  • Les résultats de la campagne agricole de saison humide 2020/2021

Les membres du Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA), réunis les 25 et 26 janvier en sa première session de l’année 2021, ont validé les résultats des différentes analyses et les bilans céréalier et alimentaire pour la période de consommation 2020-2021.

La production définitive des cultures céréalières est estimée à 5 179 104 tonnes. Cette production est en hausse de près de 5 % par rapport à la dernière campagne agricole et en hausse d’environ 13 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années en dépit de la baisse des superficies céréalières cultivées, des inondations et des poches de sécheresse.  Cet accroissement de la production céréalière est essentiellement lié à l’amélioration des rendements.

Cette production céréalière dégage un excédent brut de 109 321 tonnes avec un taux de couverture des besoins céréaliers au niveau national de 104 %.

Cependant on note des disparités au niveau provincial quant à la couverture des besoins céréaliers. En effet, 15 provinces sont déficitaires, 09 provinces en équilibre et 21 provinces excédentaires.

Le déficit céréalier dans ces quinze (15) provinces peut s’expliquer par plusieurs facteurs de risque dont l’insécurité civile, les déplacements de populations, etc.

Pour faire face à cette situation, les acteurs du dispositif de sécurité alimentaire vont élaborer un Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Les points de vente de céréales aux personnes vulnérables seront réactivés d’ici le mois de mars. Le Gouvernement et ses partenaires poursuivront les efforts de soutien aux personnes vulnérables à travers des appuis en intrants et équipements.

Il ressort particulièrement que la production de riz, estimée à 451 421 tonnes est en hausse respectivement d’environ 20 % et 30 % par rapport à la campagne précédente et à la moyenne quinquennale. Cette hausse de la production rizicole a été rendue possible grâce aux efforts déployés dans le cadre de l’Initiative présidentielle « Produire un million de tonnes de riz paddy d’ici à 2021 ».

Le Département poursuivra au profit des acteurs les aménagements de bas-fonds et de périmètres, la fourniture d’intrants et l’appui-conseil agricole afin de consolider les résultats obtenus. 

La production globale des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, patate et igname) est évaluée à 967 931 tonnes. Comparée à la campagne passée et à la moyenne des cinq dernières années, elle est respectivement en hausse de 10 % et de 25,20%.

Estimée à 1 810 289 tonnes, la production des cultures de rente est en hausse respective de plus de 17 % et de 31 % par rapport aux résultats de la campagne agricole précédente et à la moyenne quinquennale. La production cotonnière est estimée à 696 636 tonnes.

           Mesdames et messieurs les journalistes,

Après la validation des résultats de la campagne agricole écoulée, nos efforts sont maintenant orientés vers la conduite réussie des activités entrant dans le cadre de la prochaine campagne agricole de saison humide.

  • Les perspectives de production pour la campagne agricole 2021/2022

Pour la campagne agricole 2021, nos objectifs de production se chiffrent à :

  • 5 990 117 tonnes pour les céréales ;
  • 1 736 489 tonnes pour les produits de rente ;
  • 989 023 tonnes pour les autres produits vivriers.

Pour atteindre ces objectifs, des actions et mesures fortes seront mises en œuvre pour accompagner les acteurs. Elles concernent l’aménagement de nouveaux périmètres irrigués et de bas-fonds, la mise à échelle du modèle d’exploitation agricole résilient et moderne, la mise à disposition d’intrants et équipements agricoles aux producteurs vulnérables (y compris des semences de niébé et des fertilisants), la construction de magasins de stockage et de conservation de produits agricoles. Nous poursuivrons également la construction d’unités de transformation de produits agricoles, le renforcement de l’appui-conseil au producteurs, l’amélioration de l’accès au financement à travers, entre autres, l’assurance agricole et le guichet des financements agricoles à la Banque agricole du Faso, la mise en place et l’opérationnalisation des services fonciers ruraux.

Comme vous l’aurez constaté, la dénomination de notre Département a connu une modification, prenant expressément en compte la Mécanisation. Ce changement indique une volonté des plus hautes autorités d’intensifier la mécanisation agricole. Ainsi, les actions majeures vont consister au renforcement des Unités de mécanisation agricole (UMA) et des Coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA).   Le développement de la mécanisation couvrira tous les maillons de la chaîne de valeur agricole, avec l’appui des Partenaires techniques et financiers, notamment la FAO qui explore en ce moment les opportunités pertinentes de la Coopération Sud-Sud pour accompagner nos efforts de mécanisation et de modernisation de l’agriculture burkinabè. A cet effet, nous prévoyons la mise en place des Unités de transformation, notamment dans les grands centres de production maraîchère.

Au cours de la campagne agricole 2021/2022, toujours avec l’accompagnement technique et financier de la FAO, le Département va accélérer et intensifier la mise à l’échelle de ses Initiatives visant la transformation structurelle de l’Agriculture, notamment l’Initiative Présidentielle « Produire 1 million de tonnes de riz paddy d’ici à 2021 », « la Ferme modèle d’exploitation agricole résiliente et performante » et l’Initiative « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour ». »