A Boussouma, dans la commune de Koubri, à quelques encablures de Ouagadougou, le Projet de valorisation agricole des petits barrages œuvre à l’amélioration des revenus des populations riveraines du barrage de ladite localité. En effet, le projet a réhabilité le déversoir du barrage de Boussouma, lui permettant ainsi de contenir l’eau plus longtemps. Il a également empoissonné cette retenue d’eau et renforcé les capacités du Comité des usagers de l’eau (CUE) pour rationaliser l’utilisation de cette ressource précieuse. « La retenue d’eau dessert 5 villages, à savoir Boussouma, Gonsé, Tanvi, Nakamtenga et Nourou. Dans chaque village nous avons un CUE et nous tenons des rencontres régulières dans le sens de la gestion de l’eau. Nous sensibilisons les usagers sur l’importance de la protection des berges du barrage pour éviter son ensablement. Aussi, nous veillons au paiement des taxes pour prélever l’eau du barrage. Depuis l’installation de ce comité, nous constatons que beaucoup de pratiques ont changé telles que la pêche abusive et celle des alevins », assure le président du CUE de Boussouma, Idrissa Emanuel CONGO.

Les pêcheurs de la localité apprécient positivement les actions du projet. Xavier OUEDRAOGO, président des pêcheurs, confie qu’ils ont bénéficié de matériels pour mener leurs activités. « Nous avons bénéficié de pirogues, de filets, de l’installation de bacs hors sols pour le développement de la pisciculture, d’enclos pour la culture de poissons. Avec ces appuis nous sommes convaincus que la pêche dans le barrage de Boussouma a de beaux jours devant elle », a dit Xavier OUEDRAOGO. De plus, l’empoissonnement du barrage grâce à l’appui du ProValAB leur permet de belles prises, ce qui augmente leur production et partant, leurs revenus. Il en est de même pour les transformatrices de poissons.

Selon Elisabeth GUIGMA, transformatrice de poisson, elle se procure la matière première auprès des pêcheurs et, grâce au renforcement de capacités initié par le projet à leur endroit, elle fume le poisson avant de le revendre sur le marché. Il est à noter que pour faciliter cette activité, le ProValAB a construit 10 fumoirs de poisson dans 17 communes de sa zone d’intervention.  « J’ai bénéficié d’un fumoir, d’un grillage et de tôles pour la transformation du poisson. Si le projet pouvait encore nous accompagner afin de nous permettre d’acheter le poisson dans d’autres localités et également nous aider pour la commercialisation, cela nous fera beaucoup de bien. Nous avons bénéficié d’une formation nous permettant de mettre sur la place du marché du poisson fumé de bonne qualité », plaide Elisabeth GUIGMA.

La réhabilitation du barrage de Boussouma profite également aux exploitants agricoles. Le groupement Nong-Taaba, composé de 29 femmes, ne tarit pas d’éloges à l’égard du ProValAB. La présidente, Awa KABORE, explique que le groupement exploite 2 hectares de périmètres irrigués où il cultive des produits maraîchers et du niébé. Le groupement a également bénéficié de formations en techniques de compostage et sur les itinéraires techniques. « Nous avons eu de l’engrais Burkina phosphate ainsi que des semences. Avec les bénéfices de notre production, nous arrivons à scolariser nos enfants, à satisfaire nos petits besoins et à épauler la famille dans les dépenses. Le ProValAB a vraiment amélioré nos conditions de vie », assure Awa KABORE.

Pour le 1er adjoint au maire de la commune de Koubri, Jérôme ZANGRE, depuis 2018, les appuis du projet profitent à toute la commune. « La réalisation du déversoir à plus de 40 millions de francs CFA devait être assurée par le budget de la mairie. Cette réfection a été faite avec l’accompagnement du ProValAB. Ce soutien est déjà énorme », a-t-il confié. Jérôme ZANGRE explique également que les activités qui se développent autour du barrage telles la pêche et le maraîchage, contribuent au développement socio-économique de la commune. « Au-delà de Boussouma, ce sont tous les villages riverains qui profitent des retombées du barrage. Beaucoup d’opportunités d’activités génératrices de revenus se présentent désormais », a-t-il dit. Il a salué également l’implication de la mairie dans la mise en œuvre du projet. « Nous jouons un rôle de coordination. Le ProValAB a même recruté un agent communal pour faciliter la mise en œuvre des activités », a confié l’édile.  Il a ajouté que dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, plusieurs activités sont en cours, notamment l’aménagement d’un nouveau périmètre irrigué de 16 hectares, la réalisation d’un forage pastoral et d’un couloir à bétail. 

D’un coût d’environ 06 milliards de francs CFA, le ProValAB est le fruit de la coopération entre le Burkina Faso et la Suède. Mis en œuvre pour une période de 03 ans, le ProValAB s’investit dans le développement des infrastructures, le renforcement des capacités des Comités d’usagers de l’eau (CUE), l’amélioration des capacités de production des exploitants et le renforcement de la liaison des productions Agro-Sylvo-Pastorales et Halieutiques (ASPH) avec le marché. Le projet intervient dans 19 communes des régions du Centre, du Centre-Est, du Centre-Nord, du Centre-Ouest, du Plateau-Central et de l’Est.