Quel est l’objectif du ProValAB ?

Le Projet de valorisation agricole des petits barrages est le fruit de la coopération entre le Gouvernement du Burkina Faso et la coopération suédoise.  Il a pour objectif d’accompagner les ménages à assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle par la valorisation des petits barrages, l’accroissement de leurs revenus par le développement des chaines de valeur. Le ProValAB consolide et pérennise les acquis du Projet de Réduction de la Vulnérabilité des Petits Barrages face au changement climatique (PRVPB-CC) exécuté de 2010 à 2016, et qui a permis de réhabiliter des barrages et des périmètres irrigués et d’organiser les acteurs en comités d’usagers de l’eau autour de la gestion de ces infrastructures. Lancé en 2018, le ProValAB a une durée de 5 ans et un coût d’environ 06 milliards de francs CFA. Le projet intervient dans 17 communes des régions du Centre, du Centre-Est, du Centre-Nord, du Centre-Ouest, du Plateau-Central et de l’Est.

Quels sont les acquis majeurs de la mise en œuvre du ProValAB ?

 Le ProValAB est à sa troisième année de mise en œuvre. En rappel, l’objectif du projet est d’accompagner les ménages à assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle par la valorisation des petits barrages, l’accroissement de leurs revenus par le développement des chaines de valeur.

Dans le cadre de la mise en œuvre du ProValAB, trois acquis majeurs peuvent être retenus, dans les aspects de gestion durable des infrastructures, de mise en valeur de l’eau et des terres agricoles et dans celui de la valorisation économique des produits agricoles.

En ce qui concerne le premier point, il faut noter qu’il y a une amélioration de la gouvernance des infrastructures dans les zones d’intervention du projet. Pour la gestion de l’eau, il est important que les usagers s’accordent et que dans un cadre organisé, ils utilisent cette ressource de manière rationnelle. L’accompagnement du ProValAB a permis aux usagers de l’eau, aussi bien les producteurs, les pécheurs que les éleveurs, de s’organiser en Comités d'Usagers de l'Eau (CUE), pour une gestion concertée de cette ressource. Cela, en relation avec les communes et les services compétents en la matière. Il est important de relever la grande présence des femmes dans ces instances. Comme vous le savez, les femmes contribuent énormément à la production et il était de bon ton qu’elles aient leur mot à dire dans les instances de prise de décisions.

En termes de mise en valeur de l’eau et des terres agricoles, des avancées notables sont enregistrées. Dans le domaine des aménagements, il y a des cahiers de charges spécifiques qui ont été élaborés pour la gestion optimale de ces infrastructures par les producteurs. Par ailleurs, des périmètres irrigués sont dédiés aux femmes afin qu’elles produisent.

Il y a aussi une avancée en termes de renforcement de capacités. Des outils tels les champs écoles ont été mis en place pour améliorer la production agro-sylvo-pastorale et halieutique. Les pêcheurs et les transformatrices de poisson ont vu leurs capacités renforcées et du matériel et des équipements ont été mis à leur disposition pour booster leurs activités.

Pour ce qui est de la mise en valeur des produits agricoles, les acteurs se sont concertés pour cibler les chaines de valeur porteuses telles le riz, l’oignon, le poisson afin de définir les interventions. Grâce aux appuis du ProValAB, il se dégage une nette amélioration de la production et de la mise sur le marché des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques.

Êtes-vous satisfait de la mise en œuvre du ProValAB ?

Il y a des motifs de satisfaction au regard des retours d’information des bénéficiaires. Ils affichent leur satisfaction quant aux actions déployées.  Il y a certes des aspects à améliorer telles la sécurisation foncière. Dans le cadre de la suite de la mise en œuvre du projet, ces aspects seront pris en compte pour mieux répondre aux attentes des bénéficiaires.

Quelles sont les perspectives du ProValAB ?

Le projet compte renforcer la maitrise de l’eau à travers la réalisation d’aménagements et la réhabilitation de barrages, facteurs essentiels pour la production. Il va sans dire que l’irrigation est un facteur important pour l’accroissement de la production agricole. Le ProValAB compte également mettre l’accent sur les questions foncières. Les exploitations doivent être sécurisées et le projet compte accompagner la mise en œuvre de la loi portant réforme agraire et foncière pour permettre aux exploitants de disposer d’Attestations de possession foncière. En outre, nous allons poursuivre le développement des chaines de valeur pour plus d’impact du Projet auprès des ménages. Aussi, la prise en compte du genre et le renforcement du pouvoir économique des femmes sont des aspects qui seront intégrés dans le cadre de la mise en œuvre du ProValAB. Il y a également la diffusion des paquets technologiques et la mise à disposition des intrants et matériels pour accroitre la productivité agricole et halieutique.

C’est le lieu pour moi de lancer un appel à l’endroit des bénéficiaires du ProValAB. L’eau est une denrée rare et c’est autour des barrages que le projet déploie toutes ses activités. Il est donc primordial que les acteurs adoptent une gestion durable de cette ressource et qu’ils assurent la pérennité des infrastructures réalisées à leur endroit.