« Les services techniques de l’élevage ont constaté une forte mortalité de volailles sur des sites d’élevage de notre pays. Les analyses effectuées par le Laboratoire national d’élevage ont établi la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène encore appelé virus de la grippe aviaire », a indiqué le ministre Moussa KABORE. « Cette pathologie est caractérisée par un rythme accéléré de contagion, une chute de ponte, des troubles respiratoires, digestifs et nerveux et une forte mortalité pouvant aller jusqu’à 100% de l’effectif de la volaille et des oiseaux touchés », a précisé le Chef du département de l’Agriculture et des Ressources animales.

A ce jour le pays enregistre 42 foyers confirmés de grippe aviaire, répartis dans sept régions. Pour le ministre KABORE l’apparition du virus dans notre pays pourrait s’expliquer par une introduction à travers les oiseaux migrateurs sur les sites de rassemblement et les points d’eau ou par l’importation frauduleuse de volailles ou de produits aviaires.

Selon le ministre KABORE, le virus de la grippe aviaire peut être transmis à l’homme par les contacts fréquents et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés. « Chez l’homme, la grippe aviaire se manifeste par la fièvre, la toux, des douleurs musculaires, des infections oculaires et respiratoires », a-t-il précisé.

Pour faire face à la situation, le Département de l’Agriculture et des Ressources animales a élaboré un plan de riposte. Ce plan prévoit le recensement, l’abattage, l’incinération et l’enfouissement des volailles et d’autres oiseaux morts dans tous les sites où la présence de la maladie est confirmée. Les locaux d’élevage seront ensuite désinfectés. « Le plan de riposte prévoit la surveillance des sites de rassemblement des oiseaux sauvages et la capture d’oiseaux malades ou blessés à des fins de prélèvements biologiques pour des analyses de laboratoire », a dit le ministre.

En cas de contagion humaine confirmée, le dispositif de riposte prévoit que les malades soient isolés et traités conformément au protocole établi.

Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-agricoles, de la Mécanisation et des Ressources Animales et Halieutiques a assuré que le Gouvernement s'engage à mettre à la disposition des équipes techniques des moyens nécessaires à une gestion efficace de la grippe aviaire, notamment les équipements de protection, des consommables de laboratoire, des moyens d’incinération et de désinfection. Il veillera à l’indemnisation des producteurs dont les volailles ont fait l’objet d’abattage, constaté par un procès-verbal rédigé par les services compétents.

Le ministre Moussa KABORÉ invite les aviculteurs à éviter l’introduction de nouveaux sujets dans les sites d’élevage, les contacts de la volaille entre différents élevages et avec d’autres animaux comme les chiens, les porcs les chats et les rongeurs, entre autres. Il est aussi conseillé d’assembler et de détruire les volailles mortes sous le contrôle d’un agent vétérinaire.  

Il a recommandé de signaler tout cas de mortalité suspecte aux services vétérinaires, d’isoler les malades, de se laver soigneusement les mains au savon après toute manipulation de volailles malades ou mortes.

Le ministre Moussa KABORE a rassuré les hommes de médias que le Gouvernement s’engage à relancer la filière avicole en mettant à contribution les instruments de financement du secteur agro-pastoral et de gestion des crises en élevage.

Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne OUÉDRAOGO, a soutenu que la prévention de la maladie passe par le respect des mesures d’hygiène, conseillant de limiter les contacts avec les volailles mortes ou malades, de se laver régulièrement les mains, de porter des masques.

Les deux personnalités ont répondu aux préoccupations des journalistes, confirmant l’inexistence de vaccin contre la pathologie, déconseillant la consommation de volailles mortes ou malades. Mais les deux ministres ont souligné la possibilité de consommer la viande de volaille saine, à condition de la cuire convenablement et d'observer beaucoup de prudence dans la manipulation.

Cette apparition de grippe aviaire est la troisième, après celle de 2006 et 2015. En plus de la perte de volaille, la maladie impacte négativement l’économie, la sécurité alimentaire des ménages et le climat social.