Présentez-nous le modèle d’exploitation agricole résiliente et performante que promeut le ministère !


Le modèle d’exploitation agricole résiliente et performante est un dispositif de production agro-sylvo-pastorale qui est basé sur l’exploitation des ressources en eau et la valorisation de l’énergie solaire. Ce système se distingue des autres par le fait qu’il peut être installé partout, même sur les hautes terres. Aussi, il permet de désengorger les plans d’eaux car il évite que tout le monde s’y regroupe pour la production agricole. Le modèle d’exploitation agricole résiliente et performante a la particularité de permettre aux producteurs d’exploiter la même parcelle au moins trois (03) fois par an. Dès que l’eau est disponible et que le site est aménagé, le producteur peut cultiver de façon continue en toute saison.
Ce modèle comporte un volet agro-sylvo-pastorale, il associe la pisciculture et l’élevage. La disponibilité de l’énergie solaire permet au promoteur d’avoir de la lumière et de l’énergie pour charger ses téléphones et alimenter son téléviseur. Le système comporte un certain nombre d’équipements, notamment un forage qui doit avoir un débit d’au moins 5 m3/h, une électropompe qui permet de refouler l’eau du forage vers un dispositif de stockage et un poly tank d’au moins 10.000m3. L’eau ainsi stockée peut être utilisée pour irriguer en goutte à goutte ou en aspersion une superficie d’au moins 1 hectare afin de la mettre immédiatement en valeur. Toutefois le dispositif prévoit que le producteur étende progressivement son exploitation sur au moins 3 hectares. En outre, le dispositif prévoit la construction d’un bassin piscicole qui permet de produire du poisson et d’un abreuvoir pour ravitailler les animaux en eau. Il y a également la construction d’un local technique pour le stockage de certains équipements.


Quels avantages les producteurs tirent de l’adoption de ce modèle d’exploitation ? Quelle est sa rentabilité ?


L’avantage majeur de ce modèle d’exploitation agricole est la possibilité de produire en toute saison. De plus, les rendements sont plus élevés. L’on peut produire 60 tonnes de cultures maraichères par an, 50 tonnes de céréales et 1,5 tonnes de poissons par an. C’est un dispositif innovant.


Quel est le coût d’implantation de ce modèle ?


Le coût du modèle est estimé à 25 millions. Mais avec la subvention de l’Etat, le bénéficiaire paye seulement 20% du montant.


Comment les producteurs doivent s’y prendre pour en bénéficier ?


Il y a des critères qui ont été définis pour permettre aux producteurs d’accéder à ce modèle. Tout d’abord, il y a un processus de compétition qui est ouvert au niveau régional, un appel à projet dans lequel on demande aux promoteurs de disposer d’un forage d’au moins 5m3/h, d’avoir un espace sécurisé de 3 hectares au moins, cela représente la contribution du producteur et est estimée à 20% de l’investissement. Les 80% restants sont apportés par l’Etat sous forme de subvention. Le coût du nouveau modèle est estimé à 25 millions de francs CFA.

A terme, combien de modèles seront implantés sur toute l’étendue du territoire national ?


En 2019, ce sont 8 modèles qui ont été implantés, en 2020, nous sommes passés à 32 modèles et en 2021, 200 modèles sont réalisés. Les orientations données sont d’implanter 10 modèles par commune, soit environ 4 000 modèles d’ici à 2025.


Qu’est-ce qui est fait pour faciliter l’écoulement des productions qui en sortiront?


Il s’agit de mettre les productions qui sortent de ces sites à contribution pour réaliser l’initiative présidentielle « Offrir à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour », à travers l’approvisionnement des cantines scolaires.


Quelles sont les difficultés rencontrées dans la mise à l’échelle du modèle ?


Il y a beaucoup d’engouement mais il n’y a pas suffisamment de moyens pour satisfaire à toutes les demandes.


Avez-vous un appel à l’endroit des producteurs et des partenaires techniques et financiers (PTF) ?


A l’endroit des producteurs, je rappelle que le ministère reste disposé à les accompagner. Il y a des producteurs qui n’ont pas besoin d’être accompagnés financièrement pour l’implantation de ce modèle d’exploitation agricole. Ces derniers peuvent avoir l’encadrement technique du ministère afin optimiser leur rendement. En ce qui concerne les partenaires techniques et financiers, je voudrais solliciter leur accompagnement pour la mise à l’échelle du modèle.