Les membres du comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA) se sont réunis les 28 et 29 mars en sa première session de l’année 2022, pour valider les résultats des différentes analyses et les bilans céréalier et alimentaire pour la période de consommation 2021-2022. La cérémonie de clôture a été présidée par le Gouverneur de la Région du Centre, Sibiri De Issa OUEDRAOGO, représentant le ministre de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques.
Des travaux, il ressort que la production céréalière définitive, estimée à 4 661 140 tonnes, enregistre une baisse de 10% par rapport à la campagne passée. Celle des cultures de rentes, de 1 451 144 tonnes, est en baisse de 19,54% par rapport à la campagne passée et celle des autres cultures vivrières est de 693 458 tonnes soit une baisse de 28,36% par rapport à la campagne agricole écoulée.
Pour le Gouverneur de la Région du Centre, Sibiri De Issa OUEDRAOGO, cette tendance baissière des disponibilités alimentaires couplée à la hausse des prix des produits agricoles impacte négativement la sécurité alimentaire des populations. « Les différents facteurs de vulnérabilités exposent 2 366 447 personnes à une situation de crise alimentaire pour la période de mars à mai 2022 si aucune assistance alimentaire adéquate n’est faite », a-t-il dit.
Aussi, la situation pastorale présente également un déficit. En effet, en plus du déficit fourrager relevé dans quinze (15) provinces du pays, les excédents relevés dans d’autres localités sont difficilement accessibles en raison de la mobilité réduite du bétail due au contexte sécuritaire difficile dans les zones d’intérêt pastoral. A cela s’ajoutent des pertes de volailles causées par la grippe aviaire.
Les participants à la session ont recommandé à l'endroit du Gouvernement et de ses partenaires des interventions auprès des populations vulnérables à l’effet d’apaiser leur souffrance et d’aller vers la réalisation de l’ODD2 qui vise à éliminer la faim dans le monde. Le plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sera immédiatement actualisé pour prendre en compte cette nouvelle situation.
Les membres du comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle ont suggéré d’aider les éleveurs avec des noyaux reproducteurs pour reconstituer leur cheptel, de diligenter une étude pour évaluer les autres utilisations des céréales en dehors de la consommation humaine directe, d'organiser les circuits de commercialisation des fourrages fauchés pour les rendre disponibles au niveau des zones déficitaires. Ils ont aussi recommandé de développer un mécanisme spécifique de suivi-évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans les zones inaccessibles, de mettre en place des boutiques de vente d’aliments bétail dans les communes notamment celles marquées par un déficit fourrager et de suivre l’évolution du fourrage en saison sèche.
Les membres du comité ont également indiqué la nécessité d’apporter une assistance aux personnes déplacées internes et de soutenir les activités de production.