Cette consultation de haut niveau est co-organisée par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, l’Union européenne et le Réseau mondial contre les crises alimentaires, afin de mobiliser une aide d’urgence alimentaire et nutritionnelle au profit des populations les plus menacées pour les pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, notamment le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Il s’agira également de renouveler un engagement en faveur de politiques structurelles à mettre en œuvre pour répondre aux causes sous-jacentes des crises alimentaires et nutritionnelles.

Tenue sous le thème :« Crises alimentaires et nutritionnelles dans les régions du Sahel et du Lac Tchad : Agir maintenant et mieux se mobiliser à l’avenir au Sahel et en Afrique de l’Ouest », cette rencontre a permis au ministre de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, Dr Delwendé Innocent KIBA, de présenter à la communauté internationale la situation alimentaire et nutritionnelle du Burkina Faso.

Le ministre Innocent KIBA a indiqué que le bilan céréalier définitif national se solde par un déficit brut de production de 539 mille 364 tonnes, représentant 12% des besoins de consommation de la population. Cette situation résulte de la mauvaise pluviométrie, de l'’insécurité et de l’invasion des ravageurs de cultures.

Le Burkina Faso doit trouver les moyens pour renforcer la résilience de 1 million 814 mille 283 personnes déplacées internes (PDI) dont 61,30% sont des enfants et 22,54% des femmes. En sus, durant la période allant de mars à juin 2022, environ 2 366 447 personnes sont dans une situation d’insécurité alimentaire difficile dont 323 739 personnes en urgence alimentaire. Ce qui représente 11% de la population totale. « Si rien n’est fait dans l’immédiat, ces chiffres pourraient évoluer dans le contexte actuel à près de 3 453 510 personnes dont 628 464 personnes en urgence », a déploré le ministre KIBA.

Le ministre Innocent KIBA a fait noter que la hausse des prix des denrées alimentaires les met hors de portée de bon nombre de personnes. « Les prix des céréales de base connaissent des hausses atypiques atteignant en février 51% pour le maïs, 45% pour le sorgho et 43% pour le mil », a-t-il souligné.

Selon Dr Innocent KIBA, le Gouvernement a engagé des actions visant la reconstitution des moyens d’existence des populations et la mise en place des instruments d’intervention d’urgence travers la mise en œuvre d'un Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables. Le coût de mise en œuvre de ce plan est estimé à 252 milliards 657 millions 480 mille 816 FCFA.

 Le ministre de l’Agriculture a appelé la communauté internationale à accompagner les efforts du Gouvernement et de ses partenaires. « Cet appel est voulu autant fort et appuyé que face à cette situation d’insécurité alimentaire prévisible, la capacité de réponse du Burkina Faso sera mise à rude épreuve », a insisté le ministre KIBA. « Votre réaction à cet appel offrira aux Burkinabè l’espoir de passer le cap de la précarité alimentaire et de la détresse dans laquelle bon nombre d’entre eux vivent depuis la fin de l’année 2021 », a-t-il soutenu.