Citoyennes et citoyens des États membres du CILSS.

Le 12 septembre de chaque année, la communauté sahélienne célèbre
l’anniversaire de la création de son organisation sous régionale ; j’ai
nommé : le CILSS, Comité permanent Inter-États de Lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel.

La 37 ème Journée du CILSS commémorée cette année, est placée sous le
thème : « L’élevage face à l’insécurité civile au Sahel et en Afrique
de l’Ouest ».

L’élevage est connu comme un secteur économique important de nos
pays, du fait de son importance dans la création des richesses et
d’emploi, notamment pour les jeunes et les femmes. Il occupe surtout
une place importante dans le développement agro-sylvo-pastoral des
zones rurales.

En rappel, pour les pays sahéliens, le secteur de l’élevage contribue
pour 10 à 15% du PIB des États, et environ 25% du PIB agricole de la
région.

Le thème de la journée du CILSS de cette année vient nous interpeller
sur les conséquences de l’insécurité civile sur les pratiques de l’élevage
sous toutes ses formes dans la région.

Citoyennes et citoyens des États membres du CILSS ;

Depuis 2012, l’insécurité civile sévit dans les zones traditionnelles
d’élevage : conflits agriculteurs et éleveurs, terrorisme, vol de bétail,
trafic de tout genre, circulation des armes légères, banditisme et
criminalité transfrontalière.

Depuis lors, la pratique des activités agropastorales est fortement
bouleversée et difficile pour nos vaillants concitoyens éleveurs. Par
conséquent, le secteur de l’élevage et plus particulièrement le système
pastoral transhumant, se trouve confronté à de multiples facteurs de
vulnérabilité qui tendent à affaiblir sa durabilité et ses capacités de
résilience au sein des zones arides et semi-arides qui constituent ses
espaces de prédilection.

Les défis critiques auxquels le pastoralisme est confronté sont
essentiellement de nature régionale et nécessitent un engagement
politique fort pour être relevés. La Déclaration de Nouakchott sur le
pastoralisme, adoptée en octobre 2013, incarne cette forte volonté
politique et reconnaît qu'il existe un besoin profond d'interventions bien
coordonnées à la mesure des enjeux du pastoralisme au niveau
régional.

Citoyennes et citoyens ;

Le plaidoyer développé par les réseaux régionaux d’éleveurs et leurs
partenaires dont le CILSS a permis à nos États et aux décideurs
politiques de prendre conscience des menaces qui pèsent sur le secteur
de l’élevage et particulièrement sur la mobilité du cheptel, qui est un
facteur déterminant dans la productivité du secteur.

En adoptant le thème « Élevage et insécurité civile au Sahel et en
Afrique de l’Ouest » le CILSS contribue au plaidoyer et lance un appel à
tous les acteurs clés, les décideurs politiques, les partenaires au
développement, les acteurs étatiques et non-étatiques des pays du
Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, pour un engagement plus soutenu pour
relever les défis de développement auxquels l’élevage et le pastoralisme
sont confrontés au Sahel et en Afrique de l’Ouest dans ce contexte de
crise sécuritaire.


Dans ce cadre, le CILSS avec l’accompagnement des Organisations
Internationales Gouvernementales régionales et l’appui financier de la
Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’Agence Française de
Développement et la Banque Africaine de Développement, conduit
quatre initiatives majeures en faveur du secteur de l’élevage au Sahel et
en Afrique de l’Ouest.

Celles- ci contribuent au renforcement et au maintien de la stabilité dans
le Sahel et en Afrique de l’Ouest à travers des actions visant à sécuriser
l’accès des pasteurs et agro-pasteurs aux ressources naturelles,
notamment l’eau, les pâturages naturels, les résidus de culture et les
terres salées.

Citoyennes et citoyens des États membres du CILSS,

La 37 ème journée consacrée aux questions de l’élevage face à l’insécurité
civile constitue une opportunité pour tous les acteurs, d’approfondir la
réflexion sur le sujet et d’apporter leurs contributions dans la recherche
de solutions, mais surtout de jeter les bases d’une réflexion prospective
sur le devenir de nos systèmes d’élevage dans ce contexte en pleine
mutation.

L’élevage et plus particulièrement l’élevage mobile, en tant que
composante importante de l’économie et de la sécurité alimentaire au
Sahel et en Afrique de l’Ouest doit être soutenu par des actions
structurantes garantissant aux pratiquants tous les droits légaux dans
l’accès équitable aux ressources naturelles partagées.

Les États et gouvernements des pays du Sahel et l’Afrique de l’Ouest,
doivent s’engager fortement dans la résolution des crises auxquelles le
système d’élevage mobile est confronté, en l’occurrence la sécurisation
du foncier pastoral.Aussi, des efforts soutenus doivent être déployés pour créer les
conditions favorisant la mobilisation des ressources financières pour la
réalisation d’infrastructures pastorales structurantes basées sur une
approche inclusive.

Citoyennes et citoyens des États membres du CILSS,

Je saisis donc cette occasion pour inviter nos partenaires techniques et
financiers à accompagner le CILSS, qui œuvre inlassablement pour
l’amélioration des conditions de vie des populations sahéliennes et ouest
africaines, notamment les pasteurs et les agro-pasteurs.

Le Tchad se félicite d’avoir contribué à la création du CILSS. En tant
que Président en Exercice de notre institution, je m’investirai
personnellement pour que le CILSS valorise davantage ses
connaissances techniques et scientifiques pour le bien-être de tous. Je
m’investirai également pour trouver des solutions innovantes pour lutter
contre la marginalisation de nos vaillantes populations qui font de
l’agropastoralisme leur mode de vie et de production.

Avant de terminer mon allocution, je remercie au nom de toutes les
sahéliennes et de tous les sahéliens, la communauté internationale pour
le soutien multiforme et constant qu’elle ne cesse d’apporter au CILSS et
à ses États membres, depuis plusieurs décennies et vous donne
rendez-vous l’année prochaine pour la célébration de la prochaine
édition de l’anniversaire de notre organisation commune.


Vive le CILSS.
Vive la solidarité sahélienne et ouest africaine.
Vive la solidarité internationale.
Je vous remercie.