La visite de la zone pastorale de Sondré-Est avait pour objectif la présentation des résultats de la phase préliminaire du Projet d’amélioration de la mobilité du bétail et des revenus des agropasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire dans sa composante infrastructures pastorales (MODHEM+/DD).
« Le problème de l’alimentation du bétail demeure la difficulté majeure de l’élevage au Burkina Faso et elle est source de conflits entre éleveurs et agriculteurs », a indiqué Dr Nouhoun ZAMPALIGRE , chercheur à l’Institut national d’environnement et de recherche agricole ( INERA). Pour relever les défis liés à la problématique de l’alimentation du bétail, l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) et ses partenaires ont entrepris de promouvoir la production fourragère.
 
Dans la zone pastorale de Sondré-Est couvrant une superficie de 16 459 ha, plusieurs catégories de fourrages sont expérimentées. Il s’agit notamment du sorgho à double usage, de légumineuses et de fourrages de graminées pérennes et annuelles. Selon Dr ZAMPALIGRE, les variétés à double usage sont les mieux adaptées pour les agropasteurs car elles participent à l’alimentation aussi bien animale qu’humaine.
Pour le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, Wendné Victor BONOGO, cette approche de vulgarisation des résultats de la recherche est fort appréciable. Pour lui, cette initiative va contribuer à augmenter la production fourragère au profit du bétail. Il a exhorté les pasteurs et agropasteurs de la zone pastorale de Sondré-Est à s’approprier les itinéraires techniques de productions fourragères pour le développement de l’élevage dans la zone. M. BONOGO s'est engagé à apporter des réponses aux défis énumérés par les acteurs, notamment la sécurisation foncière de la zone pastorale.
 
La Gouverneure de la région du Centre-Sud, Mme Yvette NACOULMA/SANOU, a apprécié positivement les efforts consentis par les acteurs pour la réussite de cette phase pilote de la production fourragère à Sondré-Est. Pour elle, l’aboutissement de cette expérience est une alternative pour faire face aux difficultés liées à la transhumance dans un contexte d’insécurité et de changement climatique.
Les pasteurs et agropasteurs ont reconnu le bien fondé de la culture fourragère et se sont engagés à adopter cette pratique. « Avant, nous avions des difficultés pour nourrir nos animaux, aussi bien en saison pluvieuse qu'en saison sèche, car le nombre d’animaux dépassait la capacité des pâturages naturels. Avec ce projet, nous ne faisons plus face au problème de pâturages car nous arrivons à produire nous-mêmes les aliments dont nos animaux ont besoin », s’est réjoui Mahamadou DIALLO, éleveur et producteur fourrager dans la zone pastorale de Sondré-Est.
Les meilleurs producteurs de fourrage ont reçu des primes d’encouragements composées essentiellement d’aliments pour bétail.