« Le riz consommé au Burkina Faso provient pour plus de 50% de l’importation, occasionnant des dépenses annuelles qui se situent entre 70 et 80 milliards à l’Etat burkinabè », a relevé le Chargé d’études Sylvain KABORE. Pour inverser cette tendance, les autorités nationales ont lancé l’initiative « Produire un million de tonnes de riz paddy ».  Elle vise à améliorer l’efficacité de la filière riz et surtout sa chaîne de valeur.

Le ministère de de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, avec l'appui financier et technique de l’AGRA, à travers son bureau Hub for Agricultural Police (HAPA), a conçu un mécanisme de substitution des importations de riz par la production nationale par le moyen d’un quota d’enlèvement du riz national par les importateurs. Pour le représentant de l’AGRA au Burkina Faso, Jules SOME, « au regard de la demande croissante en riz au Burkina Faso et tenant compte du potentiel de la production rizicole nationale, il est important de relever les défis structurels pour une relance rapide et transformatrice de cette filière ».

Le rapport d’étude présenté préconise une politique qui privilégie la promotion de la productivité du riz irrigué à travers le développement des agropoles en combinaison avec la promotion des usines de transformation du riz. Ainsi, quatre actions doivent être menées pour une mise en œuvre efficace de cette politique. Il s’agit d’une stratégie de croissance axée sur la production et la transformation, de la mise en place d’un mécanisme de fixation d’un prix officiel du riz paddy et du riz décortiqué, de la mise en place de barrière tarifaires et non tarifaires et du couplage des importations avec les achats locaux avec l’implication des importateurs pour bénéficier de leur réseau de distribution dans l’optique d’un meilleur maillage du territoire.

Les participants ont apporté des contributions et soulevés des préoccupations, notamment sur les mécanismes de financement de la politique, les difficultés d’écoulement du riz et les risques exogènes liés à l’insécurité et aux chocs climatiques tels que les inondations et les sécheresses. « Le riz burkinabè ne souffre pas de problème d’écoulement, mais plutôt d’insuffisance de la production, d’où la nécessité d’intensifier la production et la transformation », a affirmé Prospère KOLA, consultant principal en charge de l’étude.

M. KOLA a préconisé la mise en place d’un pôle bancaire qui favorisera des concertations afin de développer des produits financiers attractifs au profit des acteurs des maillons de la production et de la transformation du riz.

Le rapport d’étude relative à la proposition d'une politique de substitution des importations de riz par la production nationale à travers un quota d’achat et de d’enlèvement du riz par les importateurs (quota Riz), a été ainsi validé sous réserve de la prise en compte des amendements apportés par les participants.

Le Chargé d’études, Sylvain KABORE, a salué les échanges francs qui ont conduit à la validation de ce mécanisme stratégique de prise de décision.  

Par la voix de son représentant pays, AGRA a lancé un appel à un partenariat renforcé entre les différents acteurs en vue d’atteindre les objectifs poursuivis.