Réunis du 23 au 24 mars en sa première session de l’année 2023, les membres du Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA) ont validé les résultats des différentes analyses ainsi que les bilans fourragers, céréaliers et alimentaires pour la période 2022-2023. Il ressort des résultats définitifs que la production céréalière est de 5 179 059 tonnes, soit une hausse de 11,11% par rapport à la campagne agricole 2021-2022 et une hausse de 7,79% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
 
La production des cultures de rentes, elle, se chiffre à 1 589 034 tonnes, avec une hausse de 9,50% et de 9,34% respectivement par rapport à la campagne précédente et à la moyenne des cinq dernières années. Quant à celle des autres cultures vivrières, elle est évaluée à 1 064 654 tonnes, soit une hausse de 53,53% et 29,56% respectivement par rapport à la campagne passée et à la moyenne des cinq dernières années. Aussi le Comité a estimé le disponible fourrager de la campagne 2022-2023 à 12 888 309 tonnes de matières sèches sur un besoin estimé à 17 433 962 tonnes de matières sèches, soit un taux de couverture des besoins de 74%.
 
Des volumes de production qui permettent de couvrir les besoins de consommation de la population pour l’année 2022-2023 à hauteur 98,4%, avec un déficit brut de 72 387 tonnes. Pour les membres du CPSA, cette performance de la campagne 2022-2023 est due à la bonne répartition spatio-temporelle de la pluie occasionnant une hausse des rendements, malgré des pertes et abandons de superficies liées à l’insécurité.
Cependant, des disparités existent entre les régions et entre les ménages agricoles. Huit régions sont déclarées déficitaires et 49,5% des ménages agricoles n’arriveront pas à couvrir les besoins céréaliers avec leur propre production et sont dans l’obligation de faire recours au marché pour combler leur déficit. La région la plus touchée par la situation de précarité céréalière est celle du Nord avec 54,7%.
Pour ce qui est de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, l’analyse du cadre harmonisé fait ressortir que 2 195 758 personnes sont en insécurité alimentaire et ont besoin d’une assistance humanitaire immédiate, dont 291 233 personnes en « urgence » et 22 480 personnes en « catastrophe ». Aussi, le nombre de personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle pourrait atteindre 3 351 048 personnes, dont 604 641 personnes en urgence alimentaire et 42 694 personnes en « catastrophe, entre juin et aout 2023.
 
Pour face à cette urgence alimentaire et nutritionnelle, les membres du CPSA recommandent entre autres, la promotion de l’aménagement des terres agricoles dans les zones accessibles, le renforcement de l’approvisionnement des points de vente des céréales à prix subventionnés, le renforcement du contrôle dans la mise en œuvre de la restriction de l’exportation des céréales et la prise de mesures pour freiner la volatilité des prix des céréales sur les marchés.
Le gouverneur de la Région des Cascades, Colonel Jean-Charles SOME, a rassuré les membres du CPSA que l’ensemble des recommandations formulées seront transmises au Gouvernement afin de fédérer les actions entreprises ou à entreprendre pour faire face à ces difficultés.